Ce samedi, le XV de France défiera l’Irlande à Dublin dans le cadre de la 4ème journée du Tournoi des Six-Nations.
Le trois-quarts centre du XV de France, Yoram Moefana s’est confié via Sud-Ouest.
Il affirme se sentir de plus en plus à l’aise au sein du XV de France. Extrait:
Je pense que c’est grâce à la confiance que j’ai emmagasinée en club, en évoluant à ce poste de centre. C’est ce qui me permet d’être plus à l’aise ici aujourd’hui.
Il estime avoir passé un cap. Extrait:
Oui, mes prestations précédentes n’étaient pas « énormes ». Mais je pense avoir réussi à passer un cap. Peut-être parce que j’ai gagné en maturité. Forcément, c’était un peu frustrant : j’avais bien conscience de ne pas faire les mêmes matchs qu’à Bordeaux. Mais je prends plus de plaisir désormais. Je me sens bien.
Aussi, il savoure d’être fixé au poste de centre et de ne plus être baladé entre le centre et l’aile. Extrait:
Jouer au centre, ça me fait du bien. Je retrouve plus facilement mes repères, c’est plus facile en match ensuite. Il y a pas mal de différences quand on joue à l’aile, on a plus de temps pour contrôler en défense. N’y jouant pas en club, je n’avais pas trop de repères non plus. Mais ça ne m’a pas empêché de prendre du plaisir quand j’ai évolué à ce poste avec l’équipe de France.
Il rappelle être très croyant. Extrait:
Je suis très croyant. Si c’est arrivé maintenant, c’est parce que ça devait arriver. Si on fait les choses comme il faut, tout finit par arriver. Et si ça n’arrive pas, il ne faut pas se décourager. Il faut garder foi en soi et aller de l’avant. Je suis content de pouvoir m’exprimer librement.
C’est quelque chose de très important pour moi, que je pratique tous les jours. Avec des prières le matin, au repos, et le soir. En ce moment, je respecte le carême. J’ai grandi dans cette culture : Futuna est catholique. Je le suis depuis le début.
Parfois critiqué, Yoram Moefana réagit. Extrait :
Non. Les critiques font partie du jeu. Qui plus est à ce niveau-là. Ça donne aussi de la motivation pour travailler encore plus. Je ne m’attarde pas trop là-dessus. Je me connais, je sais quand je fais un mauvais ou un bon match.
Il explique également que la communication devient de plus en plus facile pour lui qui est timide. Extrait:
Non, ça va de mieux en mieux. En club, je parle bien avec mes potes. Et comme ça fait longtemps que je côtoie les mecs ici en équipe de France, c’est plus facile pour moi.
Dans la foulée, il affirme être obnubilé par la gagne. Extrait:
Gagner ! J’aime gagner ! Je me dis que si je ne fais pas ces efforts, je n’aide pas l’équipe à avoir la chance de gagner. Si quelqu’un s’oublie (en défense), c’est à moi de rattraper le coup. Je ne vais pas l’engueuler. C’est de l’entraide. Et quand il n’y en a pas dans le rugby, ça peut vite tourner en notre défaveur. Je n’aime pas perdre. Personnellement, je me fous de faire un bon match si on perd. Et je ne me pose pas la question de me ménager ou non. S’il y a un danger, je dois y aller. Depuis tout petit, je suis comme ça.
Il explique adorer le contact. Extrait:
J’aime le contact. Je ne sais pas comment l’expliquer. Peut-être parce que j’essaie de donner le maximum de moi-même ? Parfois ça ne suffit pas. Mais faire un bon plaquage est toujours rassurant. D’autant que si on n’y va qu’à 50 %, on peut être repoussé ou se blesser. Le risque, c’est de faire des fautes en commettant un plaquage haut. Mais c’est quelque chose que je travaille en club. J’ai beaucoup appris aux côtés d’Aurélien (NDLR, Coligny, ancien entraîneur de l’équipe de France de rugby à XIII). Je travaille avec lui pour baisser la ligne de mes épaules. Je pense m’être amélioré là-dessus.
Petit, je regardais un peu les « tributes » (NDLR, vidéos) de Ma’a Nonu ou de (Manu) Tuilagi. La famille Tuilagi, avec Alesana et tout ça, c’étaient des monstres (rires) ! Peut-être que ça vient de là. On aimait regarder ça avec les copains. Et on rigolait à chaque fois qu’ils mettaient des gros « carreaux ». On était content (sourire) ! À Futuna, on faisait des crochets. Mais on aimait aussi se rentrer dedans (sourire).
Il est d’ailleurs très excité à l’idée de défier Bundee Aki. Extrait:
C’est très excitant. Je pense que c’est l’un des meilleurs centres du monde. J’ai hâte de voir ce que ça donne (sourire). Il est dur, très fort sur les impacts ou dans le jeu.
J’espère réussir à devenir complet. C’est-à-dire être physique, mais aussi à l’aise avec les passes ou au pied. Un joueur complet, c’est le plus difficile à jouer. Il peut venir te « péter » dedans mais en même temps, tu ne sais pas s’il ne va pas faire une passe au dernier moment parce qu’il est bon ballon en main ou alors jouer au pied. Je pense que j’en suis encore loin.
Pour conclure, Yoram Moefana évoque cette équipe d’Irlande. Extrait:
« C’est l’équipe en forme en ce moment. C’est un défi de taille pour nous, mais le groupe aime ça. Je sens que les mecs sont prêts. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais je sens qu’ils sont prêts à aller faire un grand match là-bas. On sait que ça va taper très dur, qu’il va y avoir beaucoup de courses. Mais nos grands joueurs aiment jouer ces rencontres justement. On a envie de toquer à la porte lors de ce genre de rendez-vous pour montrer qu’on est présent. »