C’est une tradition lors de l’élection de Ligue Nationale de Rugby. La veille, les présidents des clubs professionnels votent en interne au préalable, sans prendre en compte l’avis des autres votants du lendemain, FFR ou syndicats. Si l’écart entre les deux candidats est marquant, l’autre se retire. C’est ce qui est arrivé ce soir: Roubert a largement battu Bouscatel.
“C’est les présidents qui ont élu leur président”. La phrase est d’Alain Carré, président de Colomiers et surtout président de l’UCPR, l’union des clubs professionnels de rugby. Elle fait suite à un raz-de-marée en la faveur de Yann Roubert, le président de Lyon, candidat à la LNR face au président sortant René Bouscatel, lors du traditionnel vote des présidents de Top 14 et Pro D2 en veille de scrutin.
Explications: pour ne pas être ‘pollué’ par les votes ‘externes’ le jour même, quand s’ajoutent aux voix du comité directeur élu (seuls six représentants des clubs de Top 14 et quatre de Pro D2), quatre voix de la FFR, trois voix des syndicats (UCPR, Tech XV, Provale), trois voix de ‘personnalités qualifiées’ hommes et trois voix de ‘personnalités qualifiées’ femmes, les clubs professionnels procèdent à un véritable vote en bonne et due forme, avec une urne, entre eux.
Et les deux candidats s’engagent à abandonner la course si l’un est distancé à ce moment-là. “Il y a trente clubs pros en France, il y a donc un président de ces clubs”, poursuit Carré. “Nous, nous n’allons pas voter pour le président de la FFR par exemple.” Ce vote ‘parallèle’ peut donner, comme il y a quatre ans, quand le clan Laporte souhaitait l’élection de René Bouscatel, à d’interminables négociations. Favori à l’époque, Vincent Merling avait goûté au côté ‘politique’ de ce monde.
Bouscatel sonné par le résultat du vote
Mais ce soir, point de lutte. C’est un fait inédit, les trente clubs se sont exprimés. Vingt-quatre en présentiel et six à distance. Et le résultat est sans appel: 18 voix ont été en faveur de Yann Roubert contre 11 à Bouscatel, pour une abstention. Un quasi raz-de-marée et à l’inverse un coup dur pour l’ancien président du Stade Toulousain, apparemment plus que sonné devant cette débâcle selon les participants.
Il ne s’attendait visiblement pas à une telle défaite. Ce jeudi, le vote officiel ne sera qu’une formalité avec le seul Roubert, qui va devoir constituer son bureau. Il découvrira son bureau directeur, un vote pour élire six membres parmi Casanova (Toulon), Lacroix (Toulouse), Marti (UBB), Lombard (Stade Français), Pontneau (Pau), Riviere (USAP), Revol (Castres), Tayeb (Bayonne), Roubert (LOU), Vaz (Clermont) et Tourtoulou Racing).