Ce samedi soir, le trois-quarts centre international Français Gaël Fickou va faire son grand retour en équipe de France.
Ce-dernier va notamment profiter de la blessure contractée par Pierre-Louis Barassi lors du match contre l’Irlande, le week-end dernier, pour retrouver sa place de titulaire aux côtés de Yoram Moefana.
Interrogé via L’équipe, Gaël Fickou a parlé de sa 50ème sélection avec le XV de France.
Il savoure. Extrait:
« Égaler Philippe Sella, c’est d’abord beaucoup de la fierté. Marquer l’histoire des Bleus est forcément spécial. Tous ces sacrifices, toutes ces années d’entraînement sont payants. Je n’ai pas grandi dans une famille rugby. J’ai appris à aimer le Tournoi. Chaque année, c’est un moment fort qui met les frissons. C’est la plus grosse compétition au monde. L’engouement est exceptionnel. »
Il se souvient ensuite de sa première sélection avec les Bleus. Extrait:
« France – Écosse en 2013 (23-16, 16 mars 2013). C’est également ma première sélection en bleu. J’étais avec les moins de 20 ans. J’avais 18 ans. Mais Florian Fritz a dû renoncer en raison d’une infection à un pied. Philippe Saint-André, le sélectionneur de l’époque, vient me chercher et m’annonce que je serai remplaçant. J’étais à table avec les U20. J’ai pris mes affaires et j’ai rejoint la grande équipe de France. Incroyable ! J’ai été bizuté dans la foulée. Je me suis retrouvé à faire un sketch devant tout le monde. Je bégayais. Je suis entré en jeu à cinq minutes de la fin à la place de Mathieu Bastareaud. Notre seule victoire dans ce Tournoi. »
Dans la foulée, Gaël Fickou évoque son premier essai en équipe de France. Extrait:
« Je le revois comme si c’était hier. France – Angleterre au Stade de France en ouverture du Tournoi (26-24, 1er février 2014). Il reste moins de cinq minutes à jouer et nous sommes menés 19-24. Dimitri (Szarzewski) réussit une superbe action en jouant comme un trois-quart. Il me fait la passe et je finis le boulot. Souvent avant les Crunch, la vidéo ressort. C’est un souvenir incroyable. Je venais d’entrer en jeu. C’était mon premier ballon. D’ailleurs, j’étais persuadé que je n’allais pas entrer.
J’étais derrière les poteaux avec Julien Deloire (préparateur physique) et je lui disais que ça ne servait à rien de poursuivre l’échauffement. Il m’a dit : “Si, c’est maintenant ! “Pendant tout l’échauffement, je m’étais imaginé marquer l’essai de la gagne. Juste avant d’entrer, en bord de touche, Yannick Bru (entraîneur adjoint) me glisse : “Je crois en toi, tu as une bonne étoile, tu vas marquer ! “Au moment où j’aplatis, le stade faisait un bruit assourdissant. J’avais la sensation que tout allait s’écrouler. »
Il ne manque pas de parler de son Grand Chelem avec les Bleus, en 2022. Extrait:
« Le Grand Chelem 2022 ! Il faut se rappeler qu’à mes débuts, j’ai vécu beaucoup de Tournois compliqués. On finissait 4e ou 5e à chaque fois. Avec l’arrivée de Fabien (Galthié en 2020), il y a de la frustration car on termine deux fois 2e. Alors le Tournoi 2022, je ne dirais pas que c’est une délivrance, mais je me dis : on est payés, enfin !
Au coup de sifflet final, la sensation est énorme. Soulevez le trophée, je m’en fous un peu. Je crois même que je ne l’ai pas pris dans les mains. Ce qui m’importait à ce moment-là, c’était les émotions, le partage avec mes coéquipiers. Ce qu’on se dit aussi. Des mots forts. »
Puis de son pire Tournoi. Extrait:
« Difficile de choisir. Le premier (en 2013) est catastrophique. On n’avait pas gagné un match avant ce dernier face à l’Écosse. Quand je débarque dans l’équipe, je sens que l’ambiance est pesante. »
Son match le plus marquant ? La victoire contre l’Angleterre, en 2023. Extrait:
« La victoire en Angleterre en 2023 (10-53 à Twickenham). Il est légendaire celui-là. C’était un truc de fou. Comme dans un rêve. Il restera dans l’Histoire. On a traumatisé les Anglais ! Tout nous réussissait. Même mon coup de pied est arrivé dans les mains de Damian (Penaud). »
Son pire match ? Le match nul concédé contre l’Italie, à Lille en 2024. Extrait:
« J’en ai vécu pas mal… Mais je dirais celui face à l’Italie à Lille en 2024 (13-13). Au coup de sifflet final, la sensation est comme une défaite. Les Italiens méritaient de gagner. À l’inverse du match en Angleterre, cette fois, rien ne fonctionnait ! »
Questionné sur son stade préféré, il cite le Millennium de Cardiff sans hésiter. Extrait:
« Le Millennium de Cardiff au pays de Galles. Il est sublime. L’architecture est magnifique. L’ambiance est dingue. Tu as la sensation de pouvoir presque toucher les supporters. Quand le toit du stade est fermé, avec les jeux de lumières, les flammes, la musique, tu as l’impression qu’il règne le chaos. Les conditions de jeu sont également idéales. Et puis un stade en pleine ville, c’est magique. Tu ressens la ferveur quand tu arrives en bus et que tu traverses la foule. »
Il raconte également les plus grosses colères qu’il ait connues en équipe de France. Extrait:
« Fabien (Galthié) claque quelques colères. Il dit les choses. Après le nul face à l’Italie (13-13, le 25 février 2024), je ne me souviens pas de tout, mais il n’avait pas été tendre. Philippe Saint-André (2012 à 2015) aussi en a poussé quelques-unes. À l’époque, on enchaînait les défaites. Il nous atomisait. J’ai un souvenir d’une colère après une défaite face au pays de Galles (13-20, 28 février 2015), “PSA “nous avait coupés en deux ! »
Aussi, il affirme que son sélectionneur préféré reste Fabien Galthié. Extrait:
« Fabien (Galthié). Tout le monde va me prendre pour un fayot ! (il se marre). Nous avons une relation honnête et loyale. Jusqu’à présent, c’est le seul avec qui c’est comme ça, même si je respecte tous mes anciens sélectionneurs. J’ai la sensation de compter aux yeux de Fabien. »
Pour conclure, il explique pourquoi il n’échange pas ses maillots après les matches. Extrait:
« Je n’ai jamais été voir un adversaire pour échanger son maillot. Si on me le demande, je le fais avec plaisir. Mais c’est tout. Je préfère donner mes maillots à des gens qui comptent ou des associations. J’en garde généralement un par Tournoi. Je préfère les souvenirs aux biens matériels. »