Alors que le Tournoi des Six Nations s’est achevé sur un exploit inédit pour le rugby français, avec un doublé historique du XV de France et des Bleuets, les coulisses de cette réussite commune se dévoilent peu à peu.
Fabien Galthié, sélectionneur des Bleus, et Cédric Laborde, manager des moins de 20 ans, ont partagé avec L’Équipe leur vécu tout au long de la compétition, révélant une anecdote savoureuse sur les liens entre les deux équipes.
Une passerelle entre générations
Tout au long du Tournoi, l’équipe première et les Bleuets ont cohabité à Marcoussis, partageant bien plus qu’un simple centre d’entraînement. Entre les allées du centre national, une dynamique s’est installée entre les jeunes espoirs et leurs aînés.
« Ce que j’aime, c’est que les U20 ont la banane. On brise la glace en les branchant », confie Fabien Galthié, fidèle à sa nature taquine. « Dès que je les croise dans les couloirs, je les branche. Mais ils sourient, ils sont contents. Après les matchs, quand je les recroise à Marcoussis, je les gronde s’ils ont fait des bêtises. »
Un rituel qui illustre la proximité entre les deux formations et la volonté de suivre de près la progression des jeunes joueurs, appelés à intégrer un jour l’élite du rugby français.
L’anecdote qui fait sourire
Parmi les souvenirs marquants du Tournoi, Noa Traversier, jeune troisième ligne de Bayonne (19 ans), a vécu un moment dont il se souviendra longtemps. Lors du match en Irlande, alors qu’il semblait filer vers un essai tout fait, il s’est laissé surprendre par un retour adverse et a laissé échapper le ballon en avant devant la ligne.
Cédric Laborde s’est confié via L’équipe. Extrait:
“Noa Traversier, tu me l’as mis au fond du sac (sourire.). Celui qui s’est fait plaquer par-derrière au moment d’aplatir un essai alors qu’on le voit sourire. Sur l’action, c’est son pote d’enfance Jon Echegaray qui lui fait la passe, il sourit pour ça, pas pour chambrer. Le regard des autres personnes sur son geste l’a touché. Il était au fond du sac !”
Loin de vouloir accabler ses joueurs, Galthié revendique une approche bienveillante mais exigeante :
« J’ai aussi grondé le deuxième-ligne ! (Antoine Déliance.) On prend trois cartons jaunes en Irlande, on aurait pu perdre le match ! (Victoire 12-22). Quand je gronde les U20, c’est trois jours après, de façon détachée. C’est pour leur montrer qu’on les suit. Il faut qu’ils comprennent qu’on les regarde. Leur point faible, c’est ça : la maîtrise. »
Une formation tournée vers l’avenir
Ces échanges réguliers entre le staff du XV de France et celui des Bleuets témoignent d’un projet global, où la transmission des valeurs et des exigences du haut niveau est essentielle. Les jeunes talents français savent qu’ils sont observés, suivis et accompagnés, dans l’optique d’une progression vers les sommets du rugby international.
Avec un Tournoi des Six Nations 2024 remporté par les deux générations, la formation française confirme sa montée en puissance. Une alchimie qui, à n’en pas douter, pourrait bien porter ses fruits lors des prochaines échéances internationales.