L’entraineur adjoint du XV de France, William Servat s’est confié via Midi Olympique.
Ce-dernier est revenu sur le Tournoi effectué par les Bleus.
Il évoque bien évidemment la courte défaite concédée contre l’Angleterre, à Twickenham. Extrait:
Déjà, c’est toujours plus facile d’effectuer ce travail après une victoire (sourire). Il a été riche d’enseignements, en tout cas. Sans notre faux pas en Angleterre, on aurait peut-être eu une opportunité de grand chelem, mais peut-être aussi que le match en Irlande aurait été différent… La vérité, c’est que ce match contre l’Angleterre nous a vraiment permis de nous renforcer. Il ne nous a pas mis le doute, bien au contraire, il a appuyé nos certitudes sur la mise en place de notre jeu. Nous l’avons perdu, certes, parce qu’on a commis des fautes de main et connu trois rucks problématiques qui nous ont coûté le match. Ça aussi, ça a été aussi une belle leçon. Mais on ne doit pas non plus occulter que dans notre construction du jeu et dans tout ce que nous avons mis en place, tout s’était déroulé de la plus belle des manières.
Selon lui, ce match contre l’Angleterre a donné une belle leçon à ses joueurs. Extrait:
On ne peut pas en vouloir à un joueur qui commet un en-avant ou qui manque une dernière passe. Ce qui était important, c’est de voir la structure, ce qui avait été mis en place pour être en situation d’essai. ça, on y était arrivé. Les en-avant, c’est un peu léger de dire que ce n’est pas très grave, mais comparé au manque d’engagement que l’on a regretté sur les derniers rucks, ça n’était finalement pas grand-chose… Ce match nous a aussi donné une leçon sur l’engagement, l’implication et la nécessité de se remettre au service du collectif. Quand un seul et même joueur rate des plaquages, il est évident que c’est embêtant.
Quand le joueur ne participe pas à deux rucks sur lesquels il était censé venir et que sur ces rucks-là, on perd le ballon, c’est aussi embêtant. Mais ça reste simplement sur un registre individuel et ça n’entre en aucun cas dans un registre collectif. Dans ce registre individuel – même si cela a beaucoup fait parler et a parfois été surinterprété – on a pris des décisions qui correspondaient à ce que l’on pensait être juste, par rapport à l’ensemble du groupe. Je le répète bien : à l’ensemble du groupe, parce que si ces décisions-là sont dures, elles ne remettent pas en question la confiance qu’on a en ces personnes-là. C’est un petit peu à l’image de l’éducation des enfants : parfois, on a besoin aussi de dire les choses et de corriger un petit peu les comportements. Il n’y a pas de secret : un garçon comme Damian Penaud a répondu présent sur les deux rencontres qui ont suivi.
Il explique pourquoi le groupe s’est montré en colère suite à cette rencontre. Extrait:
On était convaincus d’avoir fait ce qu’il fallait stratégiquement et sur la mise en place de notre système offensif. La colère, elle était liée au fait que nous avions failli sur les choses les plus simples. Je le répète, ce serait une hérésie et une stupidité d’en vouloir aux joueurs qui ont fait une faute de main, parce que ce sont eux les premiers malheureux. Quand on se trompe techniquement, on peut en discuter. Mais quand on manque d’engagement sur un ruck, alors que c’est la base de notre sport, il n’y a pas de discussion à avoir. Gagner à Twickenham, on n’en a pas l’occasion tous les deux ans… Mais je crois vraiment que ça nous a aidés à faire preuve d’encore plus d’abnégation et de caractère pour gagner ce match à l’Irlande.
Quand on perd un match, on n’a plus forcément les clés en main. Heureusement, alors que nous jouions le dimanche à Rome, les résultats du samedi ont fait que nous avons eu de nouveau notre destin en main, jusqu’à ce match contre l’Écosse qui correspondait à une finale. Et ça, c’était une chose magnifique à préparer. Quand on est compétiteur, on a besoin de vivre ces moments d’une intensité rare.