Le 16 janvier 2025, le tribunal judiciaire de Bordeaux a prononcé un non-lieu dans l’affaire de la mort de Nicolas Chauvin, espoir du Stade Français, décédé en 2018 à l’âge de 18 ans après un double plaquage d’une rare violence.
Une décision qui suscite l’indignation de Jean-Christophe Berlin, ancien responsable du pôle médical du club, qui dénonce le manque de prise de conscience des dangers du rugby.
En 2018, trois joueurs trouvent la mort sur un terrain de rugby. Parmi eux, Nicolas Chauvin, victime d’un choc violent qui lui arrache une vertèbre cervicale et provoque un arrêt cardiaque. Depuis, son père, Philippe Chauvin, mène un combat pour alerter sur les risques liés à ce sport. Il dépose plainte contre X pour homicide involontaire.
Six ans plus tard, le verdict tombe : non-lieu. Une décision qui choque Jean-Christophe Berlin, au point de le pousser à démissionner de son poste.
Dans une interview accordée au Figaro, l’ancien responsable médical du Stade Français insiste sur la fréquence des blessures graves dans le rugby. Extrait :
J’avais fait une étude au Stade Français à cette époque-là et on avait retrouvé 3 % de commotions cérébrales tous les dimanches. C’est-à-dire que si on rapporte ça au nombre de joueurs en France, ça faisait 5 000 commotions cérébrales chaque week-end en France.
Pour Jean-Christophe Berlin, le problème reste entier. Il cite notamment la mort récente de Nicolas Haddad, et la réaction d’un médecin de la Ligue du Var, qui aurait déclaré : “Non, le rugby ce n’est pas dangereux.”
Une minimisation qui l’exaspère. Extrait :
On ne peut pas dire que le rugby n’est pas dangereux. On n’a pas le droit de le faire croire aux gens, de les prendre pour des idiots et de leur dire que ce n’est pas dangereux.
Amoureux du rugby, Jean-Christophe Berlin ne cherche pas à diaboliser son sport, mais à faire évoluer les mentalités. Il se définit comme “un lanceur d’alerte” et milite pour une réforme, notamment en réduisant le nombre de joueurs dans les catégories jeunes. “Le plus simple, c’est de faire jouer les jeunes à 10 ou 12 au lieu de 15 pour réduire le nombre d’impacts par rencontre.”
Un appel qui relance le débat sur la sécurité des joueurs, alors que le rugby continue de faire face à des drames qui interrogent sur l’évolution du jeu.