Depuis son arrivée à la tête du Racing 92, Patrice Collazo n’hésite pas à innover.
Lors de la victoire à Clermont (21-23), il a de nouveau titularisé Jordan Joseph en deuxième ligne et offert ses premières minutes au centre à Owen Farrell. Deux choix forts qu’il a justifiés après le match.
Déjà testé en deuxième ligne face à La Rochelle en février, Jordan Joseph a de nouveau occupé ce poste en Auvergne, une décision motivée par le profil physique du joueur.
Via L’Equipe, Patrice Collazo a détaillé cette approche. Extrait :
Comme je dis souvent, il faut prendre la topographie de l’équipe. Le plus solide, c’est Romain Taofifenua (2,03 m, 136 kg). Le deuxième, c’est Jordan (1,90 m, 125 kg). Will Rowlands ? On n’est pas sur le même profil. Je parle de densité, de mec massif. Romain et Jordan, il y a des similitudes. Faire jouer Jordan à ce poste-là, de temps en temps, fait que ses qualités s’expriment aussi, parce qu’il est dans le trafic. On l’a vu à Clermont, il a gagné 85 % de ses collisions. C’est l’avant qui a gagné le plus de collisions, avec et sans ballon. Il est efficace au contest, il est efficace au plaquage pour bloquer les attaquants sur le haut du corps. En mêlée, je vous confirme que tous les piliers droits sont contents d’avoir 125 chevaux, pour ne pas dire autre chose, au cul.
Le repositionnement ne concerne pas que Jordan Joseph : Cameron Woki a également été testé en troisième ligne centre, un poste où Stuart Lancaster ne l’avait jamais titularisé auparavant.
Autre ajustement notable, Owen Farrell est entré en jeu au centre contre Clermont. Un choix qui répond autant à une réflexion tactique qu’à une gestion physique de l’Anglais, récemment opéré des adducteurs.
Patrice Collazo a expliqué cette décision. Extrait :
Owen revenait d’une longue blessure. Il s’est fait opérer (des adducteurs), il a repris (pour deux matches à peine, en janvier) et ça ne s’est pas très bien passé physiquement. Si ça ne se passe pas bien physiquement, le rugby ne peut pas bien se passer. Le faire entrer au centre, c’était aussi pour le décharger, notamment du jeu au pied qui sollicite les adducteurs. Comme il est en phase de reprise, on ne voulait pas le faire jouer 70 minutes ou même 80 comme ça a été fait quand il a repris (contre les Stormers, son deuxième match de reprise) pour qu’il replonge derrière. Donc on va construire avec lui son retour. On a besoin de lui, le club a besoin de lui, l’équipe a besoin de lui. Il n’est pas exclu qu’on le revoie au poste de 12 comme il peut rentrer en 10. Pour Owen, 10 ou 12, il n’y a pas de problème.
Avec ces ajustements, Patrice Collazo continue d’imprimer sa marque sur le Racing 92, en quête de solutions pour optimiser son effectif et se relancer en Top 14.