Longtemps ancrée dans le top 6 du championnat, l’ASM Clermont connaît une chute brutale. Avec une cinquième défaite consécutive, les Jaunards semblent à la dérive, relégués désormais à la 9e place du classement. Une telle série noire n’était survenue que deux fois dans l’histoire du club, en 1965-1966 et 1992-1993, selon les Cybervulcans.
Si l’équipe de Christophe Urios reste mathématiquement à portée de la sixième place – seulement quatre points derrière Castres –, c’est bien la dynamique et le contenu des matchs qui inquiètent. Clermont domine en possession et en occupation mais peine cruellement à concrétiser.
Un jeu stéréotypé et un manque de puissance criant
Le constat est sans appel : le jeu auvergnat manque de tranchant et de réalisme. Samedi dernier, face au Racing 92, les Clermontois ont franchi la ligne d’en-but adverse à trois reprises… sans réussir à aplatir. Un problème d’efficacité criant, symptomatique de leur saison.
« On n’y arrive pas même si on est supérieur à l’équipe du Racing », veut croire Christophe Urios, interrogé par La Montagne. Mais le manager clermontois ne convainc guère.
L’indiscipline reste un point noir avec 23 cartons jaunes en 19 rencontres – le pire total du championnat, à égalité avec Lyon, Bayonne et le Racing. « On a été un peu impatients, on avait envie de marquer vite, mais on n’a pas su être méthodiques. »
Le bilan est alarmant : une seule victoire lors des huit derniers matchs de Top 14, et encore, face au promu Vannes en janvier. Résultat, le moral des troupes est au plus bas. « J’en ai marre de voir mon vestiaire triste. Les gars sont affectés, déçus. C’est dur pour eux, quand ils dominent de cette façon. »
Une colère qui monte en tribunes
Habitués à voir leur équipe pratiquer l’un des rugby les plus flamboyants du championnat sous Vern Cotter puis Franck Azéma, les supporters clermontois ne reconnaissent plus leur club. Malgré une qualification pour les huitièmes de finale de la Champions Cup, la dynamique est catastrophique : seulement deux victoires lors des onze derniers matchs, toutes compétitions confondues.
Les statistiques sont sans appel : Clermont est la deuxième équipe qui tient le plus le ballon cette saison (52,6 % de possession, derrière Toulouse à 55,4 %), mais n’affiche que la 11e attaque du Top 14 avec 440 points inscrits. Un signe évident d’inefficacité offensive.
Urios sous le feu des critiques, mais déterminé à tenir la barre
Très critiqué depuis son arrivée en Auvergne, Christophe Urios assume et ne compte pas céder à la pression populaire. « Tu peux t’épancher sur les réseaux sociaux, comme certains l’ont fait, et faire des pétitions, comme quand j’ai prolongé. Mais ce sont des lâches. La seule chose qui vaille, c’est mon travail et les résultats. »
Des résultats qui tardent justement à venir… Le rendez-vous face à La Rochelle samedi (16h30), au Michelin, s’annonce crucial. Les Rochelais traversent eux aussi une période délicate, avec quatre défaites et un nul lors de leurs cinq dernières rencontres. Une opportunité à saisir pour Clermont, qui pourra compter sur les retours de George Moala et Pita Gus Sowakula.
L’ASM peut-elle enrayer cette spirale négative ? Réponse ce week-end, sous le regard inquiet d’un public clermontois qui espère enfin un sursaut.