Le demi-de-mêlée international Français Antoine Dupont s’est récemment fait opérer du genou droit, des suites d’une rupture des ligaments croisés.
Ce-dernier sera écarté des terrains pendant environ 8 à 9 mois.
Interrogé via La Dépêche, Simon Barrué-Belou, ex-coordinateur médico-physique du Stade Toulousain a évoqué les côtés bénéfiques d’une longue rééducation.
Il fait le point sur une rééducation. Extrait:
Une rééducation après reconstruction dure souvent entre 6 et 12 mois pour un athlète. Les objectifs et donc le contenu des séances évoluent au cours du processus de rééducation. Il n’y a donc pas de séance type et on ne travaille pas du tout les mêmes choses aux différentes phases de la prise en charge.
Selon lui, il faut transformer ce problème en une opportunité. Extrait:
Vous avez raison sur le fait qu’au-delà des difficultés que représente une blessure, on peut, dans certains cas transformer le problème en une opportunité. Pour des joueurs qui connaissent des saisons très longues et qui sont beaucoup sollicités, le rythme des compétitions ne leur permet pas de se développer si on n’aménage pas leur charge de travail.
Dans des cas de blessures de longue durée, ils peuvent donc effectivement se régénérer, mais aussi en profiter pour développer des qualités qu’ils n’ont pas le temps de travailler habituellement, que ce soit en corrigeant leurs faiblesses ou en renforçant leurs points forts.
Il estime qu’Antoine Dupont pourra utiliser cette longue rééducation pour travailler ses points faibles. Extrait:
En effet, ça peut être l’occasion de travailler des points faibles ou de développer des axes qu’on n’a jamais le temps de développer. Car quand ils sont dans le circuit pro, ils s’entraînent, ils jouent à un rythme qui est très fréquent et qui ne permet pas de travailler. Et en plus de ça, en France on a des saisons qui sont extrêmement longues donc on ne développe pas vraiment l’équipe.
Il y a les premières semaines d’intersaisons où on travaille puis on commence les matchs amicaux, puis la compétition… On ne développe pas. L’exemple opposé c’est le super rugby où ils ont trois ou quatre mois où ça bosse, ça ne fait que bosser et ça ne joue pas. En termes de développement d’un athlète ça n’a rien à voir.
En l’occurrence, je ne peux pas commenter le travail qui a été fait avec Antoine Dupont car je n’étais plus au club mais un travail peut être fait sur le plan technique, sur le plan physique mais aussi sur les aspects mentaux. La régénération des joueurs passe par leur corps mais aussi par la tête, et les blessures longues peuvent leur permettre de se focaliser sur d’autres aspects de leur vie et de prendre du recul.
Il rajoute que ces blessures sont totalement aléatoires et imprévisibles. Extrait:
Inévitables je ne sais pas mais elles font partie du risque que l’on connaît tous et la grande majorité des joueurs y sont confrontés une ou plusieurs fois dans leur carrière. Notre travail dans les staffs, à travers la calibration de la charge d’entraînement et l’identification des facteurs de risque est de réduire ce risque au minimum. Mais il y a aussi une part que l’on ne peut pas maîtriser, qui est aléatoire. Il est clair cependant, que nous exposons plus nos joueurs dans notre système que dans des nations du rugby où le temps de compétition est inférieur au nôtre et où il y a des périodes de préparation plus longues.
Du temps où il était au Stade-Toulousain, il se souvient avoir été confronté à des ruptures de ligaments croisés à de nombreuses reprises. Extrait:
Oui bien sûr, c’est une blessure qui très commune et qui est grave, à la fois. Nous avons eu de nombreux joueurs qui ont connu cette blessure, au Stade Toulousain comme ailleurs. Et je continue de prendre en charge de nombreux athlètes de différents sports qui souffrent de cette pathologie, qu’ils soient opérés ou non opérés. Pour l’anecdote, un des premiers joueurs avec qui j’ai réalisé une séance de réathlétisation avant sa reprise du rugby est Julien Marchand lorsqu’il avait une quinzaine d’années et qu’il venait tout juste d’arriver chez les cadets du Stade Toulousain. J’étais moi aussi un tout jeune kiné et préparateur physique.