Jusqu’ici discret sur le scandale du salary cap impliquant le transfert de Melvyn Jaminet, Ugo Mola a pris la parole pour la première fois ce jeudi, à trois jours du huitième de finale de Champions Cup contre Sale. Visiblement peu enclin à s’épancher sur le sujet, le manager toulousain a néanmoins laissé transparaître une frustration face aux multiples interprétations autour du dossier.
Un silence assumé, mais agacé
« Vous avez bien compris que depuis deux, trois mois, on faisait un peu les canards (sic) en termes de communication. »
Concentré sur la compétition européenne, Ugo Mola ne s’attendait pas à être interrogé sur l’affaire Jaminet, bien que le climat autour du Stade Toulousain soit de plus en plus électrique. Entre les lettres ouvertes de Pierre-Yves Revol (Castres) et Yann Roubert (LNR), et les prises de position de Laurent Marti (UBB), la polémique enfle.
« Je ne pensais pas qu’on me poserait trop de questions sur le sujet », a-t-il lancé en conférence de presse.
Mais difficile d’esquiver le débat, d’autant que certains de ses propos semblaient déjà être des réponses implicites aux critiques. Lorsqu’il évoque le grand nombre d’internationaux évoluant sous le maillot rouge et noir, il précise :
« Je vous rappelle que ce n’est pas nous qui les sélectionnons. »
Un tacle à peine voilé, alors que l’excellence toulousaine en matière de formation et de recrutement est souvent pointée du doigt.
« Certains inventent des règles et des pseudo-dépassements »
Si le manager toulousain reconnaît que la presse joue son rôle, il se montre plus incisif à l’égard des acteurs du rugby français qui ont pris position contre son club.
« Il y a encore des procédures en cours. Il y a beaucoup d’interprétations. Celles des médias ne me dérangent pas, elles font partie du jeu et je les trouve même plutôt parfois pertinentes. »
En revanche, les critiques venues de ses pairs l’agacent profondément :
« Ce qui me dérange, ce sont celles des acteurs et de certains collaborateurs, de mécènes, d’entraîneurs qui portent un avis très tranché sur les pseudo-tricheurs ou d’autres. Ça me paraît un peu avant-coureur d’une décision ou en tout cas d’une justification que pourraient donner les organes de direction. »
Sans jamais citer de noms, Mola semble viser les dirigeants qui réclament plus de transparence et des sanctions plus lourdes. Notamment Laurent Marti, qui déclarait dans Sud Ouest :
« Être champion de France donne droit à 500 000 euros supplémentaires de salary cap. Même chose si tu es champion d’Europe. Si en plus tu triches, tu deviens inaccessible. »
Face à ces accusations, Ugo Mola garde son cap et assure que le club reste serein :
« J’ai évidemment confiance en notre président et en notre organisation. »
Un Stade Toulousain en quête d’une « seconde mi-temps »
S’il reconnaît que le Stade Toulousain a perdu la bataille médiatique, Ugo Mola espère une opportunité pour redresser la situation :
« Je pense que la première mi-temps est clairement perdue par le Stade Toulousain sur le plan médiatique. J’ose espérer qu’il y en aura une seconde où on pourra dire certaines choses. »
Une promesse de révélations futures ? En attendant, le club mise sur ses performances sportives pour faire taire les critiques. Et dès dimanche contre Sale, les joueurs auront l’occasion d’apporter une réponse bien plus convaincante que de longs discours.