Il a été chahuté pendant 80 minutes, sifflé par le public, malheureux face aux perches… mais c’est bien Thomas Ramos qui a offert la qualification au Stade Toulousain. Au bout d’un quart de finale sous haute tension, l’arrière du XV de France a signé la pénalité de la victoire après la sirène.
Ému aux larmes, il s’est livré avec sincérité au micro de France 2.
Ce Toulouse-Toulon avait tout d’un choc dantesque. Et dans cette lutte intense, le face-à-face entre les deux artilleurs Melvyn Jaminet et Thomas Ramos a longtemps penché en faveur du Toulonnais.
Pourtant, au moment où tout se joue, c’est bien le buteur toulousain qui a eu le dernier mot. Une dernière tentative, dans le tumulte du stade Mayol, et une qualification inespérée à la clé pour les Rouge et Noir.
À l’issue du match, les émotions prennent le dessus. Ramos, les yeux embués, confie son soulagement et sa peur d’avoir été le maillon faible :
« Je bute mal tout le match et au final, ça se termine comme ça… Je suis content mais putain que ça m’aurait fait chier de perdre ce match à cause de moi. Bravo à toute l’équipe, on a fait un super match. Ça aurait été dur de perdre aujourd’hui. »
Un coup de pied sous pression, dans une ambiance électrique
Trois échecs au pied, dont un à quelques minutes du gong. Le public varois qui scande, siffle, tente de déstabiliser. Et puis, cette pénalité à la sirène, pour tout changer. Un scénario à la limite du roman.
Pour Ramos, c’est aussi une récompense d’un travail de l’ombre, un moment rêvé par tous les buteurs :
« On s’entraîne pour cela aussi. Avec un stade pareil, dans un environnement pareil, ces pénalités, on les rêve. Je n’en veux même pas au public qui siffle, c’est limite normal. Il va falloir quelques minutes avant que je redescende mais ça fait du bien de gagner des matchs comme ça. »
Une victoire dédiée à Didier Lacroix
Au-delà de la performance sportive, Ramos a aussi tenu à adresser un message fort en soutien à Didier Lacroix, le président du Stade Toulousain, récemment au cœur de plusieurs polémiques extra-sportives.
Dans les vestiaires comme sur le terrain, l’arrière a senti une mobilisation collective :
« On s’est dit des choses dans la semaine, on s’est dit des choses hier… On avait aussi envie de gagner pour notre président qui est très critiqué en ce moment et nous lui apportons tout notre soutien. C’est important qu’il le sache parce que c’est un putain de président et quoi qu’on en dise, on sait ce qu’il fait pour nous. Cette victoire est aussi pour lui et tout le groupe peut lui dédier. »
Le Stade Toulousain, miraculé de Mayol, s’ouvre désormais les portes d’une demi-finale où il croisera l’Union Bordeaux-Bègles.
Et si cette qualification a tout d’un exploit, elle porte clairement la marque d’un homme : Thomas Ramos, qui aura su se relever quand tout semblait le condamner.