Le rugby néo-zélandais est en émoi. Ce mardi 15 avril, Mark Tele’a, l’un des ailiers les plus flamboyants du rugby mondial, a officialisé son départ du Super Rugby et des Auckland Blues à l’issue de la saison 2025.
Une décision qui sonne aussi la fin de son aventure avec les All Blacks, conséquence directe du règlement en vigueur dans son pays : tout joueur aspirant à la sélection nationale doit impérativement évoluer dans une franchise néo-zélandaise.
Âgé de 28 ans, Tele’a s’apprête à prendre la direction du Japon où il rejoindra, selon plusieurs sources, le club de Toyota Verblitz, entraîné par deux figures bien connues des All Blacks : Ian Foster et Sir Steve Hansen.
Dans un message posté sur Instagram, il a tenu à remercier son entourage et les supporters pour ces “années incroyables”, expliquant que, malgré sa forme actuelle, il est temps pour lui de sécuriser son avenir financier.
Un choix personnel assumé, mais qui n’en reste pas moins un coup de tonnerre pour la Fédération néo-zélandaise et les passionnés de l’ovalie au pays du long nuage blanc. Car ce départ vient s’ajouter à une liste déjà longue de stars ayant pris le même chemin : Richie Mo’unga, Beauden Barrett ou encore Shannon Frizell ont eux aussi troqué le maillot noir pour des contrats juteux au Japon.
“Le maillot All Black ne signifie plus rien pour eux”
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Dans les colonnes du média spécialisé PlanetRugby, plusieurs légendes du rugby néo-zélandais n’ont pas caché leur désarroi. “Le maillot All Black ne signifie plus rien pour eux, les joueurs d’aujourd’hui”, s’alarme Mils Muliaina, cent fois international.
Son ancien coéquipier Jeff Wilson parle quant à lui d’une “perte énorme”. Pour eux, le départ de Tele’a, en pleine ascension, symbolise une rupture générationnelle : le prestige du maillot noir ne suffit plus à retenir les talents.
À l’approche de la Coupe du monde 2027, cette tendance inquiète. La Nouvelle-Zélande risque-t-elle de devoir reconstruire sans ses meilleurs éléments ? Si l’hémorragie continue, le risque est bien réel.
Pour autant, tout n’est pas sombre dans l’horizon des All Blacks. Le puissant Caleb Clarke, 26 ans, reste un prétendant sérieux au poste d’ailier. Sous contrat jusqu’à la fin de 2025, il fait de sa priorité de rester au pays. De même, Leicester Fainga’anuku, actuellement à Toulon, est attendu de retour en 2026 avec les Crusaders, prêt à se repositionner dans la hiérarchie.
La perte de Tele’a reste un électrochoc pour la NZR, mais aussi un signal d’alarme : l’équilibre entre performance nationale et attractivité économique est plus fragile que jamais.