Le président de la Fédération Française de Rugby, Florian Grill s’est confié via Le Parisien.
Ce-dernier a évoqué la Tournée d’automne qui débutera samedi avec un match des Bleus contre le Japon.
Il est revenu sur les affaires extra sportives qui ont fait du mal à l’image du rugby Français.
Il explique que le rugby Français a traversé une période très délicate. Extrait:
Tout cela n’a pas contribué à la bonne image du rugby, évidemment. On a vécu une période difficile. Cela n’a pas aidé non plus les 60 000 bénévoles qui expliquent aux parents qu’il faut mettre leurs enfants au rugby car on leur apprend le respect, la solidarité et la loyauté.
Et puis cela a été compliqué aussi avec nos partenaires qui ont des attentes fortes vis-à-vis de nous, des joueurs, des staffs. Ça a secoué, on a été en cellule de crise H-24 sur tous ces sujets. Désormais, il n’est plus question de mettre la poussière sous le tapis, ce qui était les pratiques des cinquante dernières années dans le rugby français.
Il évoque cette nouvelle charte qui a été mise en place au sein du groupe France. Extrait:
Depuis le début, nous avons suivi notre principe de totale transparence. Ce « plan de performance renforcé » a été coconstruit. Ce n’est pas quelque chose qui est arrivé d’en-haut. Il a été élaboré par les staffs des équipes de France, le rugby amateur, Provale (le syndicat des joueurs)… Il y a eu cette première journée des États généraux fin août qui a donné un cadre. Après cette journée, il y a eu une cinquantaine d’entretiens avec le rugby amateur que j’ai conduits. Une cinquantaine d’autres avec des gens du rugby pro, d’autres fédérations.
Cela a été travaillé avec l’ensemble des staffs, Jean-Marc (Lhermet, vice-président en charge du haut niveau) et la cellule haute performance. Tout le monde comprend bien que l’hygiène de vie fait partie de la performance pour un sportif de haut niveau. Fabien Galthié a posé la question de confiance, pas simplement aux joueurs mais au staff aussi.
Tu en es ou pas ? Le cadre est très clair. Si tu n’as pas envie, si tu ne t’en sens pas capable, tu ne viens pas. Car les conséquences pour le rugby sont catastrophiques. On ne tirera jamais de positif de tout cela mais c’est bien que la Fédération donne le « la » là-dessus. Les clubs pros attendaient cela aussi, même si certains avaient déjà initié des choses. Au moins, maintenant, tout le rugby français est aligné. Y compris au niveau amateurs, où on se pose des questions : faut-il de l’alcool fort dans les clubs houses ou les bus ? La réponse est non. Doit-on supprimer la troisième mi-temps ? La réponse est non aussi mais on supprime la quatrième et la cinquième.
Selon lui, ces affaires ne vont pas créer un divorce avec le public. Extrait:
Non, le public a aussi envie de revenir au rugby. J’aimerais qu’il s’inspire de ce que l’on voit à Vannes par exemple (respect des buteurs adverses). Le rugby a besoin d’histoires comme ça. C’est le deuxième sport dans les médias, le dixième en termes de licenciés. Notre problématique est de transformer cette formidable médiatisation en augmentation du nombre de licenciés.
Pour y arriver, il faut que notre socle de valeurs ne soit pas juste brandi comme un espace de bouclier ― ce qui a longtemps été le cas ―, mais qu’il soit assumé et incarné. Comme cela a été formidablement le cas pendant les Jeux olympiques ou pendant la Coupe du monde avec des scènes de fraternité exceptionnelle.
Il a également parlé des barèmes concernant les sanctions. Extrait:
Il y a des choses que l’on doit encore clarifier. Ce qui est possible dans un club pro ne l’est pas forcément pour une Fédération qui sélectionne des joueurs qui ne sont pas ses salariés. La sensibilisation et la formation, c’est très bien mais notre envie, c’est aussi d’avoir des contrôles et des sanctions avec un barème qui peut se traduire par la suppression complète des primes et la sanction suprême de la non-sélection en équipe de France temporaire et définitive.
On n’aura pas la main qui tremble mais j’espère qu’on n’en arrivera pas là. Nous ne sommes pas des maîtres d’école. Ce n’est pas un plan de sanctions mais de performance renforcée qui se nourrit de l’hygiène de vie et du sens. De la même manière, on va trouver des solutions avec notre service juridique pour rendre possible la question des contrôles (drogue, alcool) des joueurs.
Lorsque le journaliste lui demande si les joueurs n’ont pas peur d’être fliqués, Florian Grill réagit. Extrait:
Mais ce sont des professionnels. Ils ne peuvent pas prendre que le positif et ne pas assumer les responsabilités qui vont avec. La stratégie de la FFR est claire : on a besoin de redresser les comptes financièrement et d’augmenter le nombre de licenciés. Des évènements comme ceux-là nuisent au rugby français. On aurait pu perdre des partenaires. On ne va pas payer des joueurs pour qu’ils fassent l’inverse de ce qui est bon pour la stratégie de la FFR.
Il confirme que la bière dans le vestiaire, c’est terminé. Extrait:
Non. Il n’y en aura plus. C’est important. On a une responsabilité vis-à-vis des gamins. Quand on est en équipe de France, on a une responsabilité d’image. C’est très symbolique mais ça compte. Et on peut créer de la cohésion autour d’autre chose que de l’alcool.