Le consultant rugby de Canal +, Richard Dourthe s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique de ce lundi pour évoquer la défaite du XV de France contre les Fidji, samedi soir au Stade de France (14-21).
Ce-dernier a exprimé sa frustration et sa grosse déception suite à cette énième défaite à domicile.
Il ne manque pas de recadrer l’ensemble du XV de France, du staff aux joueurs. L’ailier Teddy Thomas en prend pour son grade:
“À l’heure des comptes, j’aimerais déjà que le staff des Bleus m’explique cette fumeuse stratégie. On avait nettement battu l’Argentine à Lille, on disposait enfin d’une épine dorsale et de quelques certitudes. Mais après ce match, nos titulaires étaient cuits : il ne fallait pas avoir fait Polytechnique pour s’en rendre compte ! Il était donc temps de lancer les mecs ayant la dalle ! Moi, contre les Fidji, j’aurais titularisé Priso, Marchand au talon, Dupont et Belleau à la charnière, Lambey en seconde latte et Galletier sur le flanc de la troisième ligne ! Qu’avait-on à perdre ? Rien ! Et si les Fidji nous avaient malgré tout battus, on aurait alors dit que ces mecs-là n’étaient pas au niveau, preuves à l’appui.
Après cette défaite, j’enrage. En maintenant les mêmes joueurs sur les trois matchs, le staff a piétiné les maigres espoirs que l’on avait après l’Argentine. Braves pompiers pyromanes…
Samedi soir, on n’a rien vu. Notre animation offensive fut réduite à néant. Je m’interroge : que fait-on à l’entraînement ? N’a-ton vraiment aucun lancement de jeu dans nos bagages ? Et puis franchement, depuis quand les Fidjiens sont-ils bons sous les ballons hauts ? Pourquoi ne les a-t-on pas arrosés davantage ? Le XV de France a failli dans la stratégie, l’exécution et, pire que tout, la dimension mentale.
Samedi soir, les coéquipiers de Guirado n’ont jamais voulu du ballon et ont déterré la chanson du « Vas-y, toi ! » Vous ne la connaissez pas ? « Vas-y, toi, Picamoles ! Vas-y, toi Bastareaud ! Vas-y toi, Yoann Huget ! » Et c’est à peu près tout. Au Stade de France, on s’est échappé. Seuls les trois mecs de la chanson avaient les roustons assez bien accrochés pour se mettre en face des Fidjiens. Et ces comportements me mettent en rage.
Le seul type qu’a touché Teddy Thomas samedi soir, c’est Picamoles, au moment où il lui a tendu la main pour le relever. L’ailier du Racing manque d’abnégation, de férocité. Dès que le match se durcit, il disparaît. Même Philippe Bernat-Salles, qui n’était pas le plus costaud des ailiers français, était plus courageux que lui.”