L’arrière ou ouvreur des Blacks, Beauden Barrett s’est confié via L’équipe avant de défier le XV de France, samedi soir au Stade de France.
Ce-dernier explique ne pas avoir vu le match des Bleus contre le Japon dans son intégralité.
Il explique pourquoi. Extrait:
Pas en direct, juste des extraits. Je ne regarde jamais un match dans son intégralité. Enfin si, quand je suis avec des amis. Sans manquer de respects aux Bleus, c’est difficile de m’exprimer car ce n’est qu’aujourd’hui (lundi) qu’on a analysé notre match face à l’Irlande. Ce n’est que demain (mardi) qu’on se met sur la France. (Il sourit.)
Soyez certains qu’on aura analysé notre ennemi d’ici à samedi. Une partie de notre préparation se basera sur ce qu’on est en droit d’attendre d’eux. J’adore la manière qu’ont les Français d’organiser le chaos. Un style dans lequel Antoine Dupont excelle, avec une forme de liberté et de flamboyance. J’adore regarder jouer Toulouse, qui développe un rugby magnifique.
Il explique pourquoi les Blacks veulent jouer un jeu qui se veut très offensif. Extrait:
C’est important que les gens continuent d’avoir envie de voir du rugby. C’est celui que j’aime regarder en tant que fan et celui que j’aime jouer sur le terrain. Gratifiant, inspirant. Faire vivre le ballon, c’est le rugby dans sa forme la plus pure. Une expression dans le mouvement.
Il tire la sonnette d’alarme et estime que le rugby est en danger car les équipes s’enferment dans un jeu trop structuré et donc moins plaisant à regarder. Extrait:
Oui. À cause du professionnalisme, trop d’équipes s’enferment dans un rugby de structures, tout est compartimenté. Ça donne de l’espoir de voir des équipes comme la France, les Fidji, qui tentent, comme nous, de promouvoir ce style vivant et spectaculaire. Un jeu dans lequel les joueurs parviennent à s’exprimer, avec cette notion de liberté dans la recherche des espaces qui font que le rugby devient magnifique à regarder. Un essai, ça soulève le coeur des gens. Un ballon qui vole, une passe après contact, ça transfigure leur quotidien… C’est quand même mieux que ce rugby de structures qui ralentit le jeu au point de l’éteindre.
De son côté, il affirme aimer prendre des initiatives et tenter des combinaisons sur le terrain. Extrait:
J’aime m’exprimer sur un terrain. Essentiellement. Ça signifie prendre des initiatives, chercher des espaces, veiller à une bonne liaison entre les avants et les trois quarts. Un jeu où l’on prend du plaisir. C’est très important. Jouer un jeu dont on est fiers, c’est tellement important.
Avec Antoine Dupont, on sera rivaux samedi soir, mais on partage cette même conception. Pendant la Coupe du monde en France, on a eu l’occasion de discuter un peu, avec lui et Matthieu Jalibert, hors terrain. Cette conversation, c’était un moment béni. C’est la noblesse du rugby ces moments d’échange après le combat, pour apprendre à connaître l’adversaire autour d’une bière.
Pour conclure, Beauden Barrett réagit à la décision de la Fédération Française de Rugby de supprimer les bières dans le vestiaire, lors de l’après-match. Extrait:
C’est à eux de décider. Nous, on apprécie vraiment ce moment, quelle que soit l’issue du match : victoire, défaite ou match nul. Boire un coup ensemble, ça renforce les liens. C’est un moment de relâchement après une grosse semaine, une tradition qui implique tout le monde, le management et le staff. Pour souffler, se connecter avant de repartir. Après ma retraite, je me souviendrai plus de ces moments que des matches.