Le sélectionneur Français Fabien Galthié ne le cache absolument plus : il préfère aligner l’arrière Thomas Ramos au poste d’ouvreur, en l’absence de Romain Ntamack, plutôt que de faire confiance au Bordelais Matthieu Jalibert.
Il s’agit d’un des choix forts du technicien Tricolore de cette Tournée d’automne.
Matthieu Jalibert ne sera d’ailleurs même pas sur le banc des remplaçants pour le match de ce samedi contre les All-Blacks.
Il va rentrer à Bordeaux dès ce mercredi soir puisqu’il va être libéré par Fabien Galthié.
Interrogé sur le sujet via L’équipe, Thomas Ramos évoque ce repositionnement à l’ouverture.
Il l’affirme une nouvelle fois : il est un arrière et non pas un ouvreur. Il dépanne simplement à l’ouverture. Extrait:
Il y a des choses plus difficiles que d’être titulaire en équipe de France. Ça n’a pas toujours été le cas (il sourit). Je prends énormément de plaisir à jouer. J’ai été clair et transparent avec Fabien (Galthié) lorsqu’il m’a annoncé son choix. Je me considère comme un arrière en équipe de France. Enfin, non… Je considère que je suis capable de jouer aux deux postes : arrière et ouvreur.
Si on me demande à quel poste je suis le plus à l’aise, c’est celui auquel je joue le plus souvent. Donc à choisir, je préfère jouer arrière. Dans mon esprit, je suis 15. Je souhaitais qu’il n’y ait aucune ambiguïté. J’en ai aussi discuté avec Matthieu. Je l’apprécie et je ne voulais pas que notre relation soit entachée à cause de ça. Tout est clair et nous avançons tous dans la même direction.
Il avoue ressentir une certaine pression lorsqu’il évolue à l’ouverture. Extrait:
(il coupe) Forcément ! J’ai conscience que si je passe à côté d’un match, on dira : ”Matthieu était là…” ”On avait un vrai 10…” On va me tomber dessus. Mais ce n’est pas un truc qui me tracasse. Les critiques, je les accepte, surtout si elles sont constructives. Je joue pour donner le meilleur pour l’équipe.
Une chose est sûre : il ne se voit pas devenir un ouvreur sur le long terme. Extrait:
Je ne me pose pas cette question. Romain (Ntamack) est installé à l’ouverture depuis plusieurs saisons. Malheureusement, il enchaîne les pépins physiques. Que ce soit en équipe de France ou au Stade Toulousain, on se régale. Ils nous arrivent très souvent d’intervertir nos deux postes dans le jeu. Quand j’entre sur un terrain avec le 15 dans le dos, j’ai néanmoins l’intention d’être dans le même système de jeu que si j’avais le numéro 10. J’aime le côté stratégique, toucher des ballons.
Il explique pourquoi il préfère tant le poste d’arrière. Extrait:
J’ai débuté à l’ouverture. Puis j’ai été replacé au poste d’arrière car j’étais un peu léger pour jouer en 10, notamment en équipe de France jeunes. Ça m’a beaucoup aidé. À l’ouverture, tout va plus vite qu’à l’arrière. Avec mes réflexes de 10, j’ai pu faire mon trou en 15. Grâce à ma lecture de jeu, j’anticipais, je voyais les choses avant les autres. Je vois mon rôle d’arrière comme celui d’un second ouvreur. Voir quelque chose qu’il n’a pas vu, guider mon numéro 10 grâce à ce recul, j’adore. Il y a la relance aussi que j’affectionne particulièrement. À l’ouverture, j’aime être au coeur du jeu, prendre les premières décisions.
Si j’avais souhaité postuler en tant que numéro 10 de l’équipe de France, j’aurais changé de club ! J’aurais quitté le Stade Toulousain où Romain (Ntamack) est installé. Il aurait fallu que je joue 10 tous les week-ends et que j’y sois performant. Voilà pourquoi je me considère comme un arrière, poste où je me régale. J’ai aussi la chance de prendre beaucoup de plaisir à passer ouvreur de temps en temps. Il faut le comprendre. Ça me manque. Donc faire trois, quatre, cinq, dix matches à l’ouverture dans une saison me permet de voir autre chose. Ça me fait du bien. Tout en ayant la lucidité de savoir que vivre toute une saison en 10 demande plus d’exigence dans de nombreux secteurs. Votre corps est également plus exposé. Tout est clair dans ma tête.
Il avoue avoir eu une discussion avec Fabien Galthié lors de laquelle il lui a exprimé sa volonté de jouer à l’arrière. Extrait:
La relation est forcément différente. Ugo fait partie de mon quotidien. Fabien, je le vois moins. Mais nous avons eu cette discussion où chacun a pu exposer son avis. Fabien m’a expliqué qu’il souhaitait me faire jouer 10. J’ai dit que je préférais jouer en 15. Mais c’est la décision du staff et j’ai répondu : ”Aucun problème, je prendrai mes responsabilités.”