Ce samedi soir, le XV de France s’est imposé de justesse contre les All-Blacks, au Stade de France, sur le score étriqué de 30 à 29.
A l’issue de la rencontre, le consultant Jean-Baptiste Elissalde s’est confié via L’équipe pour analyser cette victoire Française.
Il se dit très heureux de voir que les Bleus sont allés jusqu’au point de rupture pour remporter ce match. Extrait:
Je retiens de ce match le fait que l’équipe de France a été jusqu’au point de rupture. Les Bleus en ont été tout proches à plusieurs reprises. Mais ils ont gagné. Ils ont d’abord éprouvé des difficultés en première période. Cela s’explique par les problèmes en conquête qu’ils ont réussi à gommer en deuxième période, heureusement pour eux. Mais aussi parce qu’ils ont rendu du jeu au pied long dans les bras de Will Jordan. Les All Blacks ont ainsi pu prendre la vitesse qu’ils voulaient. Avec leur dextérité, des rucks rapides, ils sont alors très durs à défendre. Cela a moins été le cas en seconde période, où les Français ont mis du jeu au pied contestable. Mais encore un peu long parfois.
Les Néo-Zélandais ont ainsi mis les Français dans les cordes. Jusqu’à arriver à la rupture, donc. Je repense à deux animations des Blacks où ils sont passés tout près de marquer, mais où le ballon est retombé dans des mains françaises sur des scories des Néo-Zélandais. À ces quelques erreurs près et ces deux renvois mal négociés par les Blacks, ça aurait pu tourner vinaigre pour les Bleus.
Il approuve également l’efficacité du XV de France et la connexion des joueurs entre eux. Extrait:
Les Français ont par ailleurs souvent marqué quand ils sont entrés dans les trente mètres néo-zélandais, ce qui leur avait parfois fait défaut, notamment en quarts de finale de la dernière Coupe du monde contre l’Afrique du Sud (28-29, le 15 octobre). Ils ont été très réalistes. La pièce est retombée du bon côté pour eux. Ça prouve qu’ils croient en eux, qu’ils sont résilients. Même s’ils ont perdu Tevita Tatafu dès la 10e minute, même si Georges-Henri Colombe a joué 70 minutes, même si Romain Taofifenua est sorti peu après son entrée, même s’ils ont subi en mêlée, ils ont répondu présent et gagné. Ce sont des bons signaux.
Ce que j’ai par ailleurs bien aimé quand les Bleus ont eu le ballon, c’est que j’ai senti l’équipe connectée. On a pu voir tous les trois-quarts commencer à basculer ensemble, dézoner ensemble, trouver des solutions, mais s’ils n’ont pas eu énormément de possessions. Derrière leur jeu axial, toute l’équipe était au diapason. On commence à sentir quelque chose. C’est en tout cas la première fois de l’ère professionnelle (depuis 1995) que l’équipe de France bat trois fois de suite les All Blacks. Ce n’est pas anodin. C’est trop rare pour ne pas être souligné.