L’ouvreur de l’Union Bordeaux-Bègles, Matthieu Jalibert a refusé de rester au sein du groupe France en tant que réserviste pour le match contre les All-Blacks, ce samedi soir.
Non retenu sur la feuille de match pour défier les Néo-Zélandais, l’ouvreur de l’UBB s’est vexé de voir que Thomas Ramos, arrière de formation, lui a été préféré au poste d’ouvreur.
Il a donc demandé à Fabien Galthié de quitter le groupe France dès mercredi soir afin de rentrer chez lui, à Bordeaux.
Interrogé via Midi Olympique, le consultant rugby Richard Dourthe n’a pas manqué de recadrer à sa manière Matthieu Jalibert.
Selon lui, la décision prise par Matthieu Jalibert est tout simplement indéfendable.
A lire ci-dessous :
J’aurais évidemment mille choses à dire sur cet inoubliable France Nouvelle-Zélande. J’ai néanmoins l’impression qu’au fil des quinze pages qu’y consacre Midol, le terrain est plus que décemment couvert. J’ai donc envie d’aborder autre chose, une donnée à la fois connexe et satellitaire à ce match en mondovision : la récente décision de Matthieu Jalibert de quitter le groupe France. Ici, j’entends déjà ce que me diront ses avocats des bords de Garonne, à savoir que l’ouvreur de l’Union Bordeaux-Bègles était considéré pour ce test-match comme simple « réserviste » et que « sauf accident », il se serait gelé en tribunes, samedi soir. Mais les « accidents » arrivent, dans un sport comme le rugby.
En ce sens, que serait-il advenu de la ligne d’attaque tricolore si Thomas Ramos s’était blessé à l’échauffement ? Aurait-on appelé en toute urgence Léo Berdeu, dont on ne sait rien de la capacité à survivre à ce niveau ? Allons, soyons sérieux…
Rangez vos plaidoiries et laissez-moi penser que ce qu’a fait Matthieu Jalibert la semaine dernière est juste indéfendable. On ne dit pas « non » au XV de France. On ne dit pas « non » à l’équipe que des milliers de mômes à travers le pays regardent avec les yeux de Chimène. On ne dit pas « non » à ce maillot pour lequel nous sommes maintenant quelques-uns, pourtant insignifiants par rapport à la grandeur de l’institution, à avoir sué et saigné depuis 1906.
Il pensait dans un premier temps que la décision d’écarter Matthieu Jalibert du groupe France provenait de Fabien Galthié.
C’est ensuite qu’il a compris que c’est Matthieu Jalibert qui a lui même demandé de quitter le groupe. Extrait:
À l’instant où j’ai appris que le meneur de jeu de l’UBB serait relâché, je me suis d’abord agacé contre Fabien Galthié, que je pensais fautif de s’être totalement passé de Jalibert pour un tel match. Puis, lorsque j’ai compris que la décision appartenait en réalité au joueur, mon agacement s’est subitement transformé en colère. Fabien Galthié ? Il est évidemment dans son rôle lorsqu’il évoque « le droit à choisir » et, au propos de son ouvreur, une attitude démontrant une certaine « force de caractère ».
Moi, j’aurais pourtant préféré que Matthieu Jalibert mette cette « force de caractère » au service de son plaquage : car s’il s’était un tant soit peu intéressé à cette facette-là de son sport, il y a longtemps qu’il serait l’indiscutable titulaire du poste, en équipe de France…
Il termine en égratignant Matthieu Jalibert. Extrait:
J’ai également envie de dire à Matthieu Jalibert que s’il a aujourd’hui un si beau contrat en Gironde, c’est aussi grâce à l’exposition médiatico-populaire que lui offre le XV de France depuis quatre ans. Si elle disparaît sous peu, Laurent Marti (le président de l’UBB, N.D.L.R.) a même tout loisir de revoir leur futur accord à la baisse. Pardon ? Vous dîtes ? Cameron Woki a fait exactement la même chose lors du dernier Tournoi des 6 Nations et je ne lui étais pas tombé dessus ? Je m’inscris en faux : Woki avait alors demandé à être libéré pour pouvoir défendre le maillot du Racing, qui se battait au même moment pour sa qualification. Y a-t-il eu, ce week-end de France – All Blacks, une journée de Top 14 qui ait pu m’échapper ?