L’ancien journaliste rugby de L’équipe, Pierre Michel Bonnot s’est confié dans les colonnes du quotidien sportif pour raconter quelques anecdotes.
Ce-dernier concède que le climat du rugby est devenu beaucoup plus lourd qu’avant.
Il rappelle qu’auparavant, les joueurs n’avaient qu’une envie : apparaître dans L’équipe.
Le contact avec les joueurs était alors facile en son temps. Extrait:
Nous, notre problème, c’est qu’il n’y avait que des téléphones fixes. Et que les joueurs n’étaient pas forcément tout le temps chez eux. Mais à l’époque, être dans L’Équipe, c’était le prestige absolu.
On leur faisait faire les pieds au mur. J’ai amené des joueurs au théâtre Mogador déguisés en mousquetaires. Il y avait (Serge) Blanco, (Didier) Codorniou, (Patrick) Estève, (Philippe) Sella…
Maintenant, c’est plus compliqué pour les journalistes de L’équipe.
A l’image de Renaud Bourel, le successeur de Pierre Michel Bonnot. Il s’explique. Extrait:
En réalité, on a toujours des contacts, contrairement à d’autres sports. Le problème, c’est qu’entre les joueurs et nous, se dressent les managers, les présidents de club, les attachés de presse et, pour ceux qui ont une grosse notoriété, les agents de com…
Des agents ont très envie que leurs joueurs soient dans L’Équipe, aident pour l’interview, mais se retrouvent bloqués par les présidents ou l’arsenal de communicants aujourd’hui dans les clubs.
Il y a aussi les agents qui, une fois que leur joueur a suffisamment de notoriété sportive, essaient de construire une image hors sport et les mettent avec des youtubeurs par exemple. On n’est plus une priorité. Ça complexifie la relation mais elle peut toujours exister.
Dans la foulée, Renaud Bourel explique s’habituer à ce climat assez lourd. Extrait:
Je vais dire un truc affreux : on s’habitue. Il y avait déjà eu l’histoire des corticoïdes au Racing (2016), c’était une guerre de com’ assez violente, la première fois où j’avais ressenti de la véhémence vis-à-vis de nous. Après, il y a eu les affaires de la fédération, de la Coupe du monde, Mendoza… À force de vivre avec ce stress, on s’habitue.
L’affaire Mendoza, on la traite très détachés parce qu’eux, de toute façon, se sont détachés de nous. On a perdu beaucoup d’innocence. Avant, on parlait d’un sport dur et violent mais qui se terminait toujours par une fête. Le professionnalisme a changé ça. Même si j’aime le rugby professionnel pour son spectacle d’une intensité folle…