Dans un entretien au Parisien, Guy Novès, l’ancien sélectionneur du XV de France et ancien coach emblématique du Stade Toulousain, tire la sonnette d’alarme sur la consommation de drogue dans le milieu de l’ovalie. Chez les jeunes notamment.
Il a pris du recul avec la sphère publique. Mais dans l’intimité de son quotidien, Guy Novès continue de suivre de près le développement du rugby en France. Et l’ancien coach emblématique du Stade Toulousain s’inquiète aujourd’hui pour la santé de certains joueurs, qui “mélangent alcool et drogue”. “On le voit dans divisions en-dessous du Top 14, où il n’y a pas assez d’argent pour faire des contrôles. Et là, on laisse faire“, témoigne le technicien de 70 ans dans un entretien accordé au Parisien. “Ce qui est sûr, c’est que la drogue s’installe à tous les niveaux du rugby. Dans les équipes de jeunes, cela existe. Le danger est immense pour les gamins.”
L’entraîneur aux dix titres de champion avec Toulouse, sa ville natale, se dit préoccupé par la situation. “D’une manière générale, que les mecs aient envie de faire la fête, je le comprends. Il y a tellement de pression. Mais un truc me gêne“, explique Guy Novès. “On est passé l’alcool à un mélange avec des drogues, et pas que des douces. Cela donne des choses terribles. Rappelez-vous ce joueur de Montauban qui s’est jeté d’un pont il y a quelques années (Kelly Meafua en mai 2022, NDLR) . Il y a cette recherche de l’excès au plus loin possible et cela n’a rien à voir avec l’esprit du rugby.”
“J’ai croisé un joueur avec deux filles”
Invité à réagir aux soirées nocturnes qui ont émaillé la dernière tournée du XV de France en Argentine, l’ex-sélectionneur des Bleus (2016-2017) ne s’est pas montré surpris: “Je ne suis pas tombé de l’armoire. J’ai coaché les Bleus en Argentine moi aussi. On avait perdu le premier match. J’étais à la table des dirigeants et j’entends mes joueurs qui chantent. Je me suis levé et je leur ai demandé fermement ce qu’ils fêtaient alors qu’on avait perdu. Ensuite j’ai resserré les choses et on a gagné les deux autres matchs.”
Guy Novès a étayé son propos par une autre anecdote maraquante : “J’arrive un matin au petit déjeuner. Et dans l’ascenseur, j’ai croisé un joueur avec deux filles… Derrière, il y a eu une grosse reprise en main de ma part”.