Guy Novès est-il aigri ?
Son interview accordée au journal Le Parisien laisse clairement penser que l’ancien manager du Stade-Toulousain a du mal à tourner la page de ses derniers échecs dans le monde du rugby et accepter l’évolution du notre sport.
Ce-dernier explique notamment ne pas comprendre pourquoi les staffs d’aujourd’hui sont composés d’un nombre incroyable de techniciens.
Il se confie. Extrait:
“Je ne veux surtout pas tomber dans le « c’était mieux avant ». Quand j’ai débuté comme coach de Toulouse, on n’était que deux. Aujourd’hui, les staffs, c’est presque une vingtaine de mecs. C’est presque sidérant ce nombre de spécialistes. Tout est pointu. Et maintenant, tout est tellement disséqué que cela a nettoyé certaines choses. Par exemple, les sales agressions par-derrière ont disparu. Après, on ouvre toutes les portes. Et moi, défenseur d’une certaine intimité de vestiaire, je n’aurais pas accepté.
Mais aujourd’hui, cette société veut du spectacle. On met de la musique pendant les temps morts des matchs. Mais cela fonctionne. J’ai débuté comme entraîneur de joueurs et j’ai fini entraîneur d’athlètes. Les types sont magnifiques. Ils courent plus vite et plus longtemps.”
Dans la foulée, Guy Novès peste contre certains joueurs du rugby moderne.
Il estime que certains joueurs ne comprennent pas les tactiques mises en place par les entraineurs.
Aussi, il affirme qu’une part d’intelligence s’est perdue ces derniers temps, du côté des joueurs.
Il s’explique. Extrait:
“Certains de mes anciens joueurs ont pu préparer une après-carrière, en poursuivant des études. Je ne jurerais pas que tous les gars aujourd’hui auront tous des belles reconversions. Le rugby n’est pas le foot. On peut en vivre en jouant mais après, c’est financièrement compliqué.
Autre chose : avant, on proposait des choses tactiques aux joueurs, au bout de trois fois, ils comprenaient pourquoi. Aujourd’hui, ils le font dix fois et ne le comprennent toujours pas. Je suis un peu excessif mais quand on passe d’étudiants qui jouent au rugby à juste des joueurs, il y a une part d’intelligence qui s’est perdue en route. Avant, les mecs donnaient l’impression de maîtriser la vie en dehors du rugby. Aujourd’hui, j’ai l’impression que ce n’est pas le cas pour tous.”