Les débats sont relancés concernant le Salary Cap en Top 14, Bernard Lemaître a allumé la mèche, et d’autres présidents sont venus rajouter leurs commentaires.
Bien que ne prenant pas les décisions sur ce sujet, le président de la FFR, Florian Grill, suit de près les discussions actuelles concernant le salary cap dans le monde professionnel.
Interviewé par Midi Olympique, il exprime fermement sa position sur cette question.
Pour lui, le Salary Cap influe directement sur le développement du rugby de campagne. Extrait :
Parce qu’il a des conséquences directes sur le développement du rugby en France et dans le monde. Pour le dire clairement, je plaide pour une baisse. Trop tirer le salary cap vers le haut empêche le développement du rugby dans les villages et les villes moyennes, celles de moins de 15 000 habitants. On voit des clubs historiques, des bastions qui disparaissent parce qu’ils n’ont pas les structures financières pour suivre le rythme. À l’international, un salary cap trop haut empêche aussi le développement des nations du tier 2 et du tier 3, qui sont aussi dans l’incapacité de suivre un tel rythme. Même pour certaines nations du tier 1 qui sont dans le dur, c’est devenu trop difficile…
Il rappelle que le rugby dans son ensemble vit au dessus de ses moyens. Extrait :
Mais tout le rugby vit au-dessus de ses moyens ! Cela concerne aussi la France. Le Top 14 est structurellement déficitaire de plus de 60 millions d’euros par an. C’est 15 millions d’euros pour le Pro D2. En Nationale, Blagnac et Hyères-Carqueiranne ont déposé le bilan. En Nationale 2, Dijon a également déposé. Énormément de nos clubs sont dans une situation très tendue financièrement. Notre monde professionnel doit comprendre qu’il ne vit pas en vase clos. Leurs décisions ont un impact sur tout le rugby français et même mondial.
Il l’affirme, augmenter le salary cap serait considéré comme une déclaration de guerre. Extrait :
Si on augmente le salary cap, c’est une déclaration de guerre aux autres nations. Cela veut dire : « on se contrefiche de vous et on fait ce qu’on veut », dans un sport qui n’est déjà pas mondialisé.
Même si les Anglais augmentent leur salary cap, il estime que c’est en réaction au rugby français. Extrait :
Les Anglais augmentent leur salary cap parce qu’ils sentent un décrochage par rapport au rugby français. Si personne n’est raisonnable, cela devient une course sans fin. Dans le même temps, je note aussi que les Anglais ont récemment déploré des dépôts de bilan dans trois de leurs clubs d’élite. Peut-être que, eux aussi, devraient s’en tenir à de la raison…
Enfin, contrairement à ce qu’il annonçait pendant les élections, sa position n’est plus figée sur le salary cap. Extrait :
Je n’ai pas pris d’engagement, non, simplement parce que ce ne sont pas des responsabilités qui m’incombent. Mais j’ai tenu ce même discours à tout le monde : la France sera attentive à deux mesures. La première, c’est qu’on continue sur la politique des Jiffs, qui a fait du bien à notre rugby, et qu’il faut poursuivre ; la seconde, c’est effectivement le maintien du salary cap. Dans un monde idéal, il serait revu à la baisse mais qu’il n’augmente pas est un minima acceptable. Je suis convaincu de l’enjeu mondial sur ce sujet.