Chaque année, le rugby professionnel laisse des dizaines de joueurs sur le bord de la route.
Théo Sauzaret (27 ans), un ancien pilar de Pro D2, temoigne aujourd’hui dans les colonnes de Midi Olympique et revient sur sa situation.
Des confidences touchantes de ce joueur aguerri. Pilier droit, champion de France en catégories de jeunes avec Montpellier et Perpignan, il a construit sa carrière en Pro D2, à Agen notamment.
Malgré son statut rare : pilier droit, jiff, professionnel, il s’est retrouvé au chômage et ne retrouve plus de club depuis de nombreux mois.
Il se dit très touché par la situation, d’autant plus avec sa situation personnelle. Extrait :
Moralement, c’est difficile. Sans domicile fixe depuis juin, je vis avec ma femme chez des gens de la famille, entre Perpignan, Agen et Montélimar. Elle est enceinte de quatre mois et, à la fois parce que je veux que mon enfant grandisse dans de dignes conditions et que je me refuse encore à faire une croix sur mon rêve de gosse, j’ai décidé de me battre
Pour rester compétitif sur le marché du travail, Théo Sauzaret a fait appel à un nutritionniste, un préparateur physique et un préparateur mental.
Il veut se battre et se tient prêt à relever n’importe quel défi malgré les épreuves qu’il traverse. Extrait :
Mon agent n’est pas un magicien. Il ne peut pas créer un poste sur commande. Mais je me tiens prêt. Je guette le téléphone. J’attends que la roue ne se décide enfin à tourner. L’important, c’est d’éviter toute forme de ronronnement. Alors le matin, je me lève à 5 heures pour rejoindre la salle de gym. Je fais aussi un peu de boxe pour diversifier l’entraînement et surtout beaucoup de cardio, généralement dans un petit stade de Montélimar : quand la nuit tombe, j’utilise les phares de ma voiture pour m’éclairer. Ces soirs-là, c’est souvent mon épouse qui tient le chrono et m’encourage, si jamais je pose les mains sur les hanches
Il remercie le club de Céret, qui lui permet d’entretenir l’espoir. Extrait :
Parfois, quand les joueurs de Céret (Fédérale 1) ont la gentillesse de m’accueillir, je me place aussi en opposition avec eux. Je serai prêt, si demain quelqu’un m’appelle… Et je ne baisserai jamais les bras…