A 20 ans, le Dacquois Noah Nene a été convoqué par le staff de l’équipe de France pour préparer le Tournoi des Six Nations. Après trois jours intenses à Marcoussis, le jeune centre est rentré à Dax, mais espère bien s’installer dans le groupe des Bleus. Pour RMC Sport, il revient sur cette semaine aussi belle qu’inattendue.
Noah Nene, est-ce que vous avez réussi à redescendre sur terre depuis votre aller-retour à Marcoussis?
Oui, assez rapidement. C’était très sympa, très enrichissant. Mais de toute façon, il fallait que je redescende, parce qu’il y avait un match hier (défaite de Dax 46-23 à Soyaux, en Pro D2, ndlr).
Comment avez-vous appris cette convocation?
C’est mon coach, Jeff Dubois, qui me l’a dit. Il l’a su par le médecin de la FFR qui a appelé pour savoir mes antécédents. Et donc qu’a priori, j’étais dans la liste des 42. Le soir, le préparateur physique des Bleus m’a appelé.
C’est quelque chose que vous envisagiez?
Absolument pas. Parce je joue en Pro D2, je suis jeune et qu’il y a quand même du monde au centre. J’ai été très surpris.
A Marcoussis, comment avez-vous été accueilli? Est-ce que vous avez pu discuter un peu avec le staff, avec les autres joueurs?
Je connais bien Léo Barré, on était au Stade Français ensemble. Et Yoram Moefana, parce qu’on joue à la Playstation, et là ils nous ont mis dans la même chambre. J’ai été très bien accueilli, ils m’ont mis à l’aise tout de suite.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué à Marcoussis?
Le côté professionnel. Tout est encadré, carré. Et l’exigence. Il faut être bien plus concentré, tout va plus vite, tu dois tout bien faire. Il faut faire le max pour que ce soit parfait.
Vous débarquez au sein d’une équipe qui a un peu de pression pour gagner ce Tournoi. Est-ce que vous avez senti cette équipe sous pression, et surtout prête à aller le gagner?
Une équipe prête, oui, mais pas sous pression. J’ai fait trois jours là-bas, je ne peux pas vous dire exactement leur état d’esprit. Mais le groupe vit vraiment bien.
Ca donne envie d’y retourner?
Ah oui, ce n’est pas du tout une fin en soi. C’est une belle chose, mais c’est la liste des 42. Je ne joue pas encore, je n’ai pas de sélection. Mon objectif, c’est de faire le plus de rassemblements possible à Marcoussis et d’y rester. Je ne veux pas venir une fois et qu’après, on n’entende plus parler de Noah Nene. Je veux m’installer sur la durée et ça ça va passer par le travail.
En équipe de France, il n’y a pas énormément de profils comme le votre, de premier centre. Est-ce que vous vous dites que vous pouvez incarner le futur en Bleu?
Je ne me mets pas ça dans la tête, mais dans tous les cas, j’essaie de mettre toutes les cartes de mon côté. Je veux un jour être le centre de l’équipe de France, à moi de travailler, parce qu’il n’y a jamais rien de sûr.
Ce qui vous a permis d’être sélectionné, c’est votre départ à Dax cet été. Vous jouiez peu avec le Stade Français l’an passé. Est-ce que c’est un souhait de votre part de partir en prêt pour avoir du temps de jeu?
Oui. Ca a été un accord commun avec le Stade Français bien sûr, mais oui, j’ai fait la demande. Et c’est que du positif pour l’instant, il ne m’arrive que des belles choses depuis que je suis à Dax. J’ai décidé d’y aller surtout parce que je recherchais le temps de jeu qui est important dans la progression d’un jeune. Et Dax est une belle équipe, qui joue pas mal au ballon, avec un système et un plan de jeu qui me correspondent.
Qu’est-ce que vous apportent Jeff Dubois et le staff de Dax au quotidien? Sur quoi vous font-ils progresser?
Grâce à leur plan de jeu, je progresse beaucoup en attaque sur mes qualités, mes points forts. Je sais que je dois encore bosser la défense, la lecture défensive, être beaucoup plus dur sur l’homme. Que mon physique soit aussi un atout défensif. Je connais mes points d’amélioration, j’essaie encore et toujours de m’améliorer dessus.
Quelles sont les ambitions avec Dax cette saison? C’est d’aller voir les phases finales, d’essayer de s’accrocher au wagon de tête?
Oui, les premières ambitions étaient de se maintenir, parce qu’on est quand même les promus d’il y a deux ans, et le quinzième budget. Mais là, maintenant que tout se passe bien, on aimerait bien viser les phases finales, le top 6.
A la fin de la saison, vous devrez retourner au Stade Français. Est-ce qu’en tant qu’enfant de région parisienne, vous vous y verriez passer une grande partie de votre carrière?
Il me reste deux ans au Stade Français, je ne sais pas de quoi est faite la suite. Moi, là, je suis surtout concentré sur ma fin de saison à Dax, et j’espère retourner à Marcoussis pour encore progresser, faire plein de bonnes choses. Mais oui, c’est un club qui compte pour moi.
Est-ce que vous avez reçu un nouveau petit coup de fil du staff des Bleus ce week-end?
Non, ils donnent la liste ce soir, mais j’espère bien y retourner.
Via RMC Sport