Le 7 août 2024, Medhi Narjissi, demi de mêlée et capitaine de l’équipe de France des moins de 18 ans, disparaissait tragiquement en mer en Afrique du Sud, lors d’une séance de récupération dans des eaux jugées dangereuses. Ce dimanche 2 février, son père, Jalil Narjissi, a évoqué ce moment dévastateur dans un entretien accordé au Parisien.
L’hommage à son fils a été poignant en marge du match d’ouverture du tournoi des VI Nations, opposant la France au Pays de Galles (43-0).
Sur les écrans géants du Stade de France, un message a été diffusé : “Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout là où on est. On t’aime Medhi“, accompagné d’une mention de ses parents et de sa sœur Inès, restée à Agen.
Une minute d’applaudissements a été respectée en l’honneur du jeune joueur de 17 ans disparu, un geste réclamé par la famille Narjissi. Extrait :
Le but, c’est que Medhi ne soit pas oublié. Nous avons pris perpétuité. Nous sommes condamnés à essayer de survivre à cette catastrophe
Pour le père de Medhi, cet hommage, rendu par les près de 80 000 spectateurs présents, a constitué un réconfort, bien que la douleur reste vive. Extrait :
C’est un moment qui nous a fait du bien. On a ressenti la chaleur venant de tout ce monde qui applaudissait. La douleur est toujours aussi forte mais humainement, ce soutien pour notre fils, c’est beaucoup pour nous. Mais on aurait tellement préféré qu’on applaudisse Medhi pour ses exploits sur le terrain.
Cependant, après cette cérémonie, la famille Narjissi a quitté le Stade de France, incapable de poursuivre l’expérience. Extrait :
Je ne peux plus. Pour moi, c’est fini. C’était avec Medhi. Le rugby m’a tout donné et il m’a tout pris. Il était impossible pour nous de regarder ce match. Le rugby, c’est terminé pour moi. Je le vivais à travers mon fils. Aujourd’hui, c’est une souffrance, c’est beaucoup trop douloureux. C’est impossible. Cette histoire a détruit un enfant, une famille.
L’ancien joueur professionnel a également abordé l’enquête judiciaire en cours, ouverte pour homicide involontaire le 15 octobre 2024.
Il a exprimé sa colère face aux circonstances entourant la disparition de son fils. Extrait :
Medhi a fait confiance à la FFR. Ce n’est pas normal ce qui est arrivé. Il avait 17 ans, il n’avait rien demandé. Nous avons confié notre fils mineur à une institution et il a disparu. Une enquête est en cours, elle fera toute la lumière là-dessus. Je fais confiance à la justice.