L’association féministe “Les Simone veillent” monte au créneau et interpelle la Fédération Française de Rugby (FFR).
Par un communiqué adressé aux instances du rugby français, le collectif demande le retrait de la licence de Taleta Tupuola et la suspension de celle de Hans Nkinsi, deux joueurs de l’AS Béziers Hérault (ASBH) condamnés pour violences conjugales.
Un passif judiciaire accablant
L’affaire fait grand bruit dans le monde du rugby. Taleta Tupuola, centre néo-zélandais de 35 ans, a été condamné en décembre dernier à de la prison avec sursis pour des violences graves sur son épouse.
Selon le collectif, il aurait roué de coups sa femme devant leur enfant de trois ans avant de la jeter dans un escalier, lui provoquant une fracture crânienne de treize centimètres. Malgré cette condamnation, l’ASBH a réintégré le joueur au sein de son effectif, conditionnant son retour à un engagement aux côtés de femmes victimes de violences.
Une décision vivement critiquée par la présidente du collectif, Chantal Lapuerta, qui dénonce “une provocation et une mise en danger de la vie d’autrui”.
De son côté, Hans Nkinsi, deuxième ligne de 32 ans, a été condamné à de la prison ferme pour violences conjugales. Récidiviste, le joueur a toutefois fait appel, et la justice étudie actuellement son dossier.
En attendant une décision définitive, “Les Simone veillent” exigent la suspension de sa licence, alors que le rugbyman pourrait prochainement refouler les terrains sous les couleurs biterroises.
Une mobilisation grandissante
Le combat du collectif ne s’arrête pas là. Récemment, Chantal Lapuerta et plusieurs membres de l’association se sont rendus à Marcoussis pour rencontrer Florian Grill, président de la FFR.
Objectif : présenter une charte visant à lutter contre les violences faites aux femmes dans le milieu du rugby. Par cette action, “Les Simone veillent” souhaitent pousser les instances du sport à prendre des mesures concrètes et à assumer leurs responsabilités.
Alors que le rugby français prétend porter des valeurs d’exemplarité et de respect, l’affaire met en lumière un malaise persistant. La FFR cédera-t-elle à la pression du collectif ? Une réponse est attendue dans les prochains jours.