Le conflit entre Mohed Altrad et la municipalité de Montpellier connaît un nouvel épisode.
Mécontent de la délocalisation du match entre le MHR et Toulon à Béziers en raison de l’état de la pelouse du GGL Stadium, le président du club héraultais a vivement critiqué Michaël Delafosse, l’accusant de nuire aux ambitions du club.
Contactée par Midi Libre, la mairie n’a pas souhaité réagir.
Un bras de fer persistant
Les tensions entre Mohed Altrad et la municipalité de Montpellier ne semblent pas s’apaiser. Déjà en juillet 2024, une confrontation musclée avait eu lieu au sujet de la propriété du GGL Stadium.
Aujourd’hui, le président du MHR dénonce une situation qui handicape son club, notamment l’état de la pelouse qui contraint l’équipe à jouer à Béziers contre Toulon ce samedi.
“Elle est morte, ils auraient dû la changer plus tôt et, en plus, ils l’ont mal refaite. Ils ont posé des plaques qui ressemblent à des tapis. C’est un handicap majeur pour nous, nos spectateurs et nos sponsors. Et malgré cela, nous devons continuer à payer 300 000 euros par mois pour l’occupation du stade“, a fustigé Altrad.
Un stade vétuste et une impasse sur son rachat
Propriété de la Ville, le GGL Stadium est au cœur du différend. Depuis quatre ans, Mohed Altrad tente en vain de racheter l’enceinte.
“En 2020, Delafosse m’avait donné son accord. Depuis ma conférence de presse en juillet dernier, rien n’a avancé”, regrette-t-il. Un projet d’investissement de 200 millions d’euros avait pourtant été évoqué pour moderniser les infrastructures et dynamiser le quartier Ovalie.
Le président du MHR souligne également la vétusté du stade : “La sono ne fonctionne que d’une tribune, l’éclairage est insuffisant et l’habillage des gradins aurait besoin d’un sérieux rafraîchissement. Sans investissement, le club régresse.”
Face à cette situation, il brandit la menace d’un départ du club vers une autre ville : “L’AOT (autorisation d’occupation temporaire) est renouvelable chaque année. Rien ne m’oblige à la signer. Jouer à Béziers ou ailleurs ne me pose aucun problème. Je veux simplement avoir le contrôle de mon club.”
Une affaire devenue politique
Au-delà du différend sportif, la question prend une tournure politique. Candidat malheureux à la mairie de Montpellier en 2020, Mohed Altrad a quitté le conseil municipal en septembre 2024, dénonçant une opposition muselée. “Je dis la vérité et cela dérange. Le président de la Métropole a des ambitions, mais il ne rivalisera jamais avec les prétendants à la présidence de la République. Il n’en a pas les capacités.”
Mohed Altrad pousse son raisonnement jusqu’à envisager une alternative radicale :
“Si l’intérêt du public n’est pas respecté, avec les 300 000 euros que je verse chaque mois, je peux louer des bus et emmener nos supporters à Béziers les jours de match.”
Un enjeu électoral grandissant
Cette opposition frontale pose la question plus large de la gestion des infrastructures sportives à Montpellier. Rugby, football, handball : le débat autour des stades s’impose progressivement comme un sujet majeur à l’approche des prochaines échéances électorales.
Reste à savoir si Michaël Delafosse répondra aux attaques d’un Mohed Altrad plus déterminé que jamais.