Le non-lieu prononcé en décembre en faveur d’Oscar Jegou et Hugo Auradou, accusés de “viol avec violence en réunion”, a été confirmé en appel ce mardi. L’avocate argentine de la plaignante indique à BFMTV qu’elle va former un pourvoi en cassation devant la Cour suprême d’Argentine.
Une nouvelle décision favorable à Oscar Jegou et Hugo Auradou. Ce mardi, la justice argentine a confirmé en appel le non-lieu dans le cadre des accusations de viol avec violence et en réunion à l’encontre des deux internationaux français, actuellement avec le XV de France pour disputer le Tournoi des 6 Nations.
Cette décision a été confirmée par le parquet de Mendoza à RMC Sport et par leur avocat Antoine Vey à BFMTV. Le jugement invoque “le manque d’éléments qui permettent de soutenir une accusation sérieuse”. La plaignante, une Argentine de 39 ans, avait fait appel de ce non-lieu prononcé le 10 décembre dernier.
La procédure n’est pas terminée
Pour autant, l’avocate argentine de la plaignante, Natacha Romano, indique à BFMTV qu’elle va former un pourvoi en cassation devant la Cour suprême d’Argentine, à Buenos Aires. “L’affaire a été traitée jusqu’à présent par la juridiction locale de Mendoza, nous allons aller désormais devant la plus haute juridiction du pays”, indique-t-elle à BFMTV.
La procédure judiciaire n’est donc pas complètement terminée, et ce recours en cassation pourrait donner lieu à un nouvel examen des éléments du dossier, selon l’avocate, sans préciser à ce stade quels sont ses arguments juridiques pour fonder ce pourvoi.
Via L’équipe, l’avocate d’Oscar Jegou, Maître Céline Astolfe s’est confiée. Extrait:
« Cette vérité judiciaire s’impose à tous. Personne n’est autorisé à la bafouer. Oscar Jegou est innocent comme il le clame depuis la première seconde. La Cour a procédé à une analyse chirurgicale de tous les éléments du dossier pour en conclure que le non-lieu est « la seule solution possible ». Cette décision rappelle que les preuves filmées, les témoignages, les expertises médicales et psychologiques, comme les messages de la plaignante, réfutent purement et simplement ses accusations. La Cour rappelle aussi à quel point cette affaire a causé un grave préjudice aux joueurs, à la fois sur leur vie personnelle et leur développement professionnel, avec des conséquences difficilement réparables. »
Trois voies de recours restent désormais possibles. D’abord, un pourvoi devant la Cour suprême (cassation) de la province de Mendoza dans un délai de quinze jours ; ensuite, un recours devant la Cour suprême nationale et enfin devant la Cour interaméricaine des droits de l’homme, sise au Costa Rica. « Ce n’est pas un verdict définitif, a assuré Me Natacha Romano, l’avocate de la plaignante qui réclame toujours un procès. Nous allons porter l’affaire devant la Cour suprême. »
L’avocat des deux joueurs, Maître Vey s’est confié à son tour. Extrait:
« Il faut être sérieux. Pour former un recours, il faut un fait nouveau. Or, cela fait six mois que la plaignante n’en a plus. Le document de huit pages de la Cour d’appel (auquel L’Équipe a eu accès) scelle définitivement ce dossier pour Oscar et Hugo qui ne pourront plus jamais être poursuivis pour ces faits. Les termes de cet arrêt sont assez sévères pour la plaignante et ses avocats dans le sens où la cour indique que les allégations portées, tant devant la justice que dans les médias, n’ont pas été prouvées.
Il est aussi fait état des multiples contradictions dans le récit de la plaignante, tout en rappelant que dans cette affaire le processus judiciaire a été suivi de façon tout à fait conforme, dans la recherche des preuves, le respect du contradictoire… Ce n’est pas une décision au bénéfice du doute, elle est motivé. Il serait utile que cet épilogue donne lieu à une analyse salutaire entre d’un côté une justice, rendue sur la base de preuves, avec un certain recul, une certaine prudence, et un débat médiatique ou populaire sur les réseaux sociaux qui tourne au lynchage des individus, qui les casse et n’a jamais de fin. Cette affaire, c’est aussi la différence entre ceux qui veulent juger et ceux qui veulent croire. »
Le 10 décembre, au terme de cinq mois d’instruction, la juge en première instance avait décidé l’abandon des poursuites contre les deux rugbymen de 21 ans, suivant les réquisitions du parquet dès octobre et la demande de leurs avocats dès août. Cette décision marquait un tournant, mais pas pour autant la fin de la procédure pour les deux Français.
En juillet, ils avaient été inculpés de viol aggravé, car en réunion, dans leur chambre d’hôtel de Mendoza la nuit de 6 au 7 juillet, au terme d’une soirée alcoolisée après un match du XV de France contre l’Argentine. Relation sexuelle consentie selon leur défense, nullement selon la plaignante.
Vendredi 31 janvier, pour l’entrée en lice du XV de France dans le Tournoi des 6 Nations contre le pays des Galles, Jegou et Auradou ont été sifflés par une partie du public du Stade de France.