Le Stade Toulousain est dans la tourmente.
Accusé d’avoir contourné le salary cap lors du transfert de Melvyn Jaminet en 2022, le club rouge et noir se retrouve sous le feu des projecteurs.
Un montage financier impliquant une société tahitienne et un avocat aurait été mis en place pour dissimuler une prime à la signature… mais l’argent n’a jamais atteint le joueur.
Jaminet contraint de financer son propre transfert
En juin 2022, Melvyn Jaminet quitte Perpignan pour rejoindre le Stade Toulousain. Une signature prestigieuse, mais qui repose sur un mécanisme inhabituel.
L’arrière international, encore sous contrat avec l’USAP, dispose d’une clause libératoire fixée à 450 000 euros. Pour partir avant la fin de son engagement, il doit lui-même s’acquitter de cette somme.
Faute de fonds immédiats, Melvyn Jaminet contracte alors deux emprunts : 150 000 euros auprès d’une banque et 300 000 euros via un prêt privé.
En coulisses, le Stade Toulousain lui aurait assuré qu’il récupérerait son argent par un biais détourné. C’est là que le dossier prend une tournure controversée.
Un montage financier opaque via une société tahitienne
Plutôt que d’inclure cette somme dans sa masse salariale – et risquer un dépassement du salary cap –, le club toulousain aurait imaginé un stratagème.
L’argent aurait dû transiter par une société tierce basée à Tahiti : Pacific Heart.
Officiellement, le Stade Toulousain signe avec cette entité un contrat de 500 000 euros pour un projet de développement aux Fidji, comprenant un stage, un match amical et un programme de détection de jeunes talents. Pourtant, ce projet ne verra jamais le jour.
Malgré l’abandon, Toulouse choisit de verser l’intégralité des fonds, sans justification apparente.
Selon les éléments révélés, l’argent aurait dû être réacheminé vers Melvyn Jaminet via l’avocat Arnaud Dubois, un intermédiaire proche du club et actuel président du Biarritz Olympique.
Mais le dispositif se grippe : la somme ne parvient jamais au joueur, qui n’a, à ce jour, toujours pas récupéré un centime.
Une affaire qui pourrait coûter cher à Toulouse
L’affaire éclate début 2025, lorsque L’Équipe dévoile les dessous de ce montage financier. Rapidement, la Ligue nationale de rugby (LNR) ouvre une enquête.
Le salary cap manager conclut que les 500 000 euros versés à Pacific Heart doivent être réintégrés dans la masse salariale du club, entraînant un dépassement du plafond autorisé.
Le Stade Toulousain risque désormais une lourde sanction. Une amende comprise entre 1 et 2 millions d’euros pourrait être infligée par la LNR. Pour limiter les dégâts, le club choisit de privilégier une médiation plutôt que de se défendre devant la commission de discipline, espérant ainsi réduire la sanction et éviter une trop grande exposition médiatique.
Mais les conséquences financières ne s’arrêtent pas là. Toulouse doit également rembourser Melvyn Jaminet. Avec les intérêts et les charges sociales, la somme avoisinerait les 600 à 700 000 euros.
Un mystère non résolu : Où est passé l’argent ?