Romain Ntamack, maître à jouer du XV de France, s’apprête à faire son grand retour dans le Tournoi des Six Nations. Ce mardi après-midi, vêtu de sa chasuble blanche floquée du numéro 10, il a foulé la pelouse de Marcoussis lors de l’entraînement des Bleus.
Sauf imprévu, le demi d’ouverture du Stade Toulousain retrouvera son poste de titulaire samedi (15h15) pour le choc face à l’Irlande, une rencontre cruciale où les Tricolores joueront leur dernière chance de sacre.
Le choix affirmé de Fabien Galthié
Depuis l’automne 2021, la hiérarchie est claire : lorsque Romain Ntamack est disponible et en pleine possession de ses moyens, il demeure le premier choix à l’ouverture. Ni la blessure qui l’a privé du Mondial 2023, ni son absence prolongée en sélection, ni même les performances impressionnantes de Thomas Ramos à ce poste en novembre dernier n’ont remis en cause ce constat.
Le sélectionneur Fabien Galthié l’avait d’ailleurs rappelé avant le match contre le pays de Galles : l’association entre Ntamack et Antoine Dupont, son compère à la charnière, reste une référence absolue.
Leur complicité, forgée au fil des saisons à Toulouse comme en Bleu, constitue un atout majeur pour l’équipe de France. Patrick Arlettaz, entraîneur de l’attaque tricolore, le confirme : « Si on l’aligne, c’est qu’on a totalement confiance en lui. »
Pour faire de la place au numéro 10, le staff des Bleus a choisi de repositionner Thomas Ramos à l’arrière, au détriment de Léo Barré, écarté du groupe des 23. Un choix fort qui témoigne de la volonté de remettre en place les automatismes entre Dupont et Ntamack pour ce match décisif.
Une interrogation sur son état de forme
Si son talent ne fait aucun doute, une question subsiste : Romain Ntamack sera-t-il en pleine possession de ses moyens après cinq semaines sans compétition ? Son dernier match remonte au 31 janvier, lorsqu’il avait reçu un carton rouge pour un plaquage dangereux face au pays de Galles.
Suspendu contre l’Angleterre et l’Italie après un imbroglio avec la commission de discipline, il n’a pas non plus joué avec Toulouse durant cette période. Le staff tricolore avait en effet décidé de le préserver le week-end dernier, plutôt que de le laisser reprendre du rythme en club.
Mais du côté de Toulouse, Allan Ryan, directeur de la performance du club, se veut rassurant.
Ce-dernier s’est confié via Le Parisien. Extrait:
« Son niveau physique est assez haut, et si vous me demandez un joueur capable de basculer rapidement sur le rythme que demande un match de ce niveau, je vous dis Romain. Je suis sûr qu’il sera à 100 % de ses capacités samedi. C’est du plus qu’il n’aurait pas eu le temps de faire en temps normal, il était déjà très bien avec nous en janvier, notamment sur ses deux matchs de Champions Cup. »
Une assurance précieuse alors que le banc tricolore pourrait être composé de sept avants et un seul arrière, augmentant ainsi la probabilité que Ntamack joue l’intégralité du match.
Ce temps d’arrêt lui a néanmoins permis de travailler spécifiquement sur son mollet droit, fragilisé par une blessure en octobre dernier. Une préparation qui pourrait lui être bénéfique pour retrouver rapidement ses sensations sur le terrain.
Un retour attendu avec impatience
Loin d’avoir vécu cette suspension comme une simple parenthèse, Romain Ntamack a traversé une période de frustration. Le 31 janvier, à la sortie du match contre le pays de Galles, il quittait la pelouse du Stade de France en larmes après avoir vu son carton jaune transformé en rouge par le bunker. Un coup dur, renforcé par l’incertitude entourant sa sanction, qui l’a finalement privé de deux rencontres du Tournoi.
Malgré cette frustration, l’ouvreur toulousain a su tirer parti de cette mise à l’écart forcée. Il en a profité pour passer du temps en famille, aux côtés de sa compagne Lisa et de son fils Noah, né en juillet dernier, avant de se projeter pleinement vers son retour à la compétition.
À l’approche du choc face à l’Irlande, le staff des Bleus n’a aucun doute sur son implication. « On n’a pas beaucoup de doutes sur sa capacité à faire un grand match à Dublin », affirme Patrick Arlettaz. Une confiance qui ne demande qu’à être justifiée sur le terrain, où Ntamack aura l’occasion de prouver qu’il est toujours l’homme de la situation pour mener l’attaque tricolore.