L’ailier du XV de France (17 sélections, 15 essais) flambe depuis son apparition au très haut-niveau avec les Bleus. Sur le terrain, ses statistiques le placent déjà parmi les meilleurs du monde. En dehors, sa popularité naissante en fait le nouveau chouchou de l’équipe de France derrière la superstar Antoine Dupont.
Ne cherchez plus la nouvelle star des jeunes joueurs de rugby le mercredi après-midi dans la région bordelaise. Un seul nom revient sans cesse en étant parfois un peu écorché : “Louis Bielle-Biarrey”. Le nouveau statut du joueur des Bleus est palpable chez le grand public.
“Quand on parle médiatisation, Antoine Dupont est au-dessus des autres. Romain Ntamack a perdu du terrain mais va revenir. Derrière Dupont, Bielle-Biarrey et Damian Penaud sont les joueurs les plus ‘bankable’ du moment”, analyse l’économiste du sport Vincent Chaudel, co-fondateur de l’Observatoire du Sport business.
A 21 ans, l’ailier du XV de France a pris une nouvelle dimension depuis la tournée de novembre. Son début de tournoi des 6 Nations supersonique (5 essais en 3 matchs) ne fait que renforcer sa cote d’amour.
“Il est jeune, très performant et il ne joue pas au Stade Toulousain, poursuit Vincent Chaudel. Ça peut paraitre un détail mais la superstar à Toulouse, c’est Antoine Dupont et c’est plus dur d’exister derrière lui. Sur le terrain, ‘LBB’ est spectaculaire, sa spécificité avec son casque le rend différent des autres. Il a encore un point faible, c’est sa présence sur les réseaux sociaux (160K abonnés sur instagram contre 500K à Ntamack ou 1,1M à Antoine Dupont) mais il a une grande marge de progression dans le développement de son image.”
Il continue d’aller en cours 4h par semaine
Il est d’ailleurs de plus en plus exposé par son club et sollicité par des marques pour les représenter. “LBB” a d’ailleurs ressenti le besoin d’être mieux structuré pour gérer cet aspect de sa carrière depuis le mois de novembre. Il est désormais accompagné par une agence de communication qui gère des stars de leur sport comme Earvin Ngapeth. C’est sûrement la seule différence notable avec le Bielle-Biarrey qui avait été appelé pour préparer la Coupe du monde 2023 en France.
“L’homme n’a pas changé, confirme Thibault Giroud désormais manager de la performance à l’UBB et qui faisait partie du staff des Bleus en 2023. Le statut est différent mais il n’a pas changé d’attitude, de façon de faire.” En dehors du terrain, “LBB” reste un garçon posé, qui continue une fois par semaine, sur ses jours off, d’aller en cours de management dans une école bordelaise. Quatre heures de présentiel par semaine, entre 2h et 4h de travail à la maison. Comme si rien n’avait changé.
“Il a changé de dimension médiatiquement, détaille son coéquipier en club et en sélection Romain Buros. Les médias l’exposent un peu plus mais nous on n’a jamais été surpris. C’est un bosseur, on savait qu’il continuerait à progresser. Pour le moment il est épargné par les blessures. Je ne suis pas étonné d’où il en est aujourd’hui.”
Sa vitesse est étudiée… au lycée !
Sur le terrain, les chiffres sont affolants. Sa régularité et sa capacité à scorer l’ont fait entrer dans le Top 25 des meilleurs marqueurs d’essais du XV de France… en seulement 17 sélections. Sa moyenne d’essais par match (0,88) est bien supérieure à celle de Damian Penaud (0,69). “C’est un extraterrestre pour toutes les qualités qu’il a, poursuit Giroud. Il peut débloquer des situations à n’importe quel moment.”
Même son de cloche du côté du staff des Bleus. “On sait qu’il peut transformer une action positive en une action d’essai, détaille Patrick Arlettaz l’entraineur des arrières français. Dès qu’il y a un décalage, ça nous permet d’aller le chercher sans hésiter. Il cumule les qualités, il a cette fraîcheur, cette insouciance. Il peut enchaîner 10/12 sprints en 20 minutes, tout le monde n’en est pas capable.” Sa vitesse est même étudiée… au lycée. LBB est pris en exemple, au sein d’un chapitre consacré aux mouvements et aux forces.
“Physiquement, ce qui se fait de mieux sur la planète rugby à 21 ans”
“Dès les premiers jours, on savait que ça deviendrait un grand joueur, se remémore Buros. Il traversait le terrain dès ses premiers entrainements. Je me souviens de ses débuts avec l’équipe de France quand il était dans les 42 puis relâché, c’était la même chose. A chaque fois qu’il a joué, il a performé.”
A Bordeaux-Bègles, Thibault Giroud travaille sur sa capacité à répéter les efforts. “C’est un joueur qui est plus à l’aise à l’aile que derrière. Quand il joue 15, il a des fins de match un peu plus difficiles parce qu’il y a plus de volume de courses. A l’aile non. Il est doté de grosses qualités depuis très jeune. On n’a pas beaucoup de travail à faire sur la dimension accélération, explosivité, il a déjà tout ça. Il a un profil où quand il n’y a plus de pétrole, il n’y a plus de pétrole, on travaille sur ça mais à 21 ans il est doté de ce qui se fait de mieux sur la planète rugby.”
Sa dynamique actuelle (9 essais inscrits lors des 6 derniers matchs) le place statistiquement comme l’ailier le plus décisif et efficace du monde depuis sa découverte du maillot bleu en août 2023. A ce rythme, le statut de “chouchou” risque de se prolonger pendant plusieurs années.
Via RMC Sport