À la veille du match crucial contre l’Irlande, Antoine Dupont avait fait des remarques prémonitoires sur l’agressivité des Irlandais dans les rucks, évoquant des “joueurs qui sont souvent à la limite“.
Lors d’un déblayage particulièrement rugueux initié par le deuxième ligne Tadhg Beirne et soutenu par le pilier gauche Andrew Porter, Dupont a senti les ligaments croisés de son genou droit se rompre, une blessure qui nécessitera une nouvelle opération, sept ans après la première. Le staff des Bleus a rapidement condamné cet acte, bien que les joueurs impliqués ne soient pas poursuivis.
L’ancien international australien David Campese, légende des Wallabies avec 62 ans et 101 sélections, s’est joint à la colère des Français et a laissé entendre que cet incident n’était probablement pas un simple accident.
Via Planet Rugby, David Campese estime que les pratiques controversées des Irlandais, qui semblent souvent frôler les limites de la légalité, ne sont pas sans conséquence. Extrait :
Depuis des années, l’Irlande et le Leinster s’en sortent impunément avec des nettoyages dangereux et désordonnés dans les rucks. Pour eux, c’est un chaos organisé, mais pour de nombreux autres joueurs professionnels, ils dépassent régulièrement les limites de ce qui est acceptable sur un terrain
David Campese a détaillé l’incident en soulignant que, bien que l’intention de viser spécifiquement le membre inférieur de Dupont n’était pas évidente, le geste restait imprudent et dangereux. Extrait :
L’intervention visait-elle clairement le membre inférieur, au sens strict de la règle ? Honnêtement, je ne pense pas. En revanche, était-elle imprudente et dangereuse ? Étrangement, cette question ne semble pas avoir été posée. À aucun moment Beirne ou Porter n’ont cherché à rester sur leurs appuis. Les entraîneurs expliquent souvent qu’une entrée légale dans un ruck doit ressembler à un avion qui décolle, et si vous regardez le ralenti, les deux Irlandais sont arrivés comme des Boeing 747 sur une piste trop courte, inverseurs de poussée activés !
Il poursuit en précisant que les deux joueurs irlandais n’ont jamais cherché à se stabiliser, mais ont plutôt effectué un déblayage incontrôlé. Extrait :
Jamais ils ne sont restés debout, jamais ils n’ont vraiment tenté de l’être. Ils ont clairement nettoyé de manière incontrôlée, sans faire mine de saisir l’adversaire, et pour moi, il ne fait aucun doute que les actions étaient à la fois illégales et totalement imprudentes.
L’ancien arrière des Wallabies a ensuite fait référence à la règle 9.20 du rugby, qui régit les comportements dangereux lors des rucks et mauls, stipulant qu’un joueur ne doit pas effectuer une charge dans ces phases de jeu sans se lier à un autre joueur. Extrait :
La sanction varie entre suspension pour deux matchs… ou pour 52. À cette fin, l’énormité de ce nettoyage ne peut être sous-estimée. Difficile de croire à l’innocence des Irlandais ici, tant leur passif, prouvé ou non, parle pour eux.
David Campese a également commenté la réponse de Fabien Galthié et du staff français, qui ont cité l’Irlande après l’incident. Extrait :
Je sais que Fabien Galthié et la France ont cité l’Irlande. La formulation de cette citation est essentielle, et je la suivrai avec attention : si l’accusation porte sur un “jeu dangereux et imprudent”, alors une lourde suspension semble inévitable. Mais il y a une nuance supplémentaire : les actions de Porter ont influencé celles de Beirne, ce qui est indéniable. En revanche, si l’accusation concerne un “ciblage délibéré du membre inférieur”, alors les fautifs s’en tireront sans la moindre sanction… ironiquement, contrairement au grand Dupont, qui, lui, ne marchera malheureusement pas avant plusieurs mois”
Cet incident a donc non seulement eu des conséquences dramatiques pour Antoine Dupont, mais soulève aussi des interrogations sur les pratiques des équipes impliquées dans des phases de ruck.