À bientôt 35 ans, Uini Atonio demeure un pilier incontournable du XV de France. Onze ans après ses débuts internationaux, le Rochelais enchaîne les performances de haut niveau et s’impose, faute de réelle concurrence, comme une pièce maîtresse du pack tricolore.
Midi Olympique dresse son portrait.
Un roc inamovible en première ligne
Malgré l’usure du temps, Uini Atonio reste un élément incontournable du XV de France. “Il aligne sa trentaine de matchs par saison depuis dix ans”, confie un suiveur de l’équipe, impressionné par sa régularité. Et les chiffres le confirment : 33 matchs toutes compétitions confondues en 2022-2023, 31 la saison précédente, 33 encore en 2021-2022.
Titulaire à cinq reprises durant ce Tournoi des Six Nations, le pilier du Stade Rochelais a une nouvelle fois prouvé sa solidité en mêlée, sa capacité à enchaîner les efforts dans les rucks et les mauls, et son efficacité ballon en main. Et ce, malgré une condition physique parfois précaire. “Et tout ça sur une jambe“, glisse-t-on à son sujet. Touché au genou en janvier avec La Rochelle, il a tout de même tenu sa place lors des rencontres du Tournoi.
Un poste sans réelle alternative
Si Fabien Galthié continue de faire confiance à Uini Atonio, c’est aussi parce que la concurrence tarde à émerger.
Le Bayonnais Tevita Tatafu, annoncé comme son successeur, revient à peine de blessure. Dorian Aldegheri (31 ans), s’il joue le rôle de doublure, ne représente pas forcément l’avenir.
Quant à Georges-Henri Colombe, sa prestation en tant que remplaçant contre le Pays de Galles et l’Angleterre semble l’avoir desservi. Régis Montagne et Sipili Falatea ne semblent pas non plus prêts à prendre le relais, ce dernier étant régulièrement freiné par des blessures.
Un pilier surhumain
À La Rochelle, Uini Atonio est une figure emblématique.
Son ancien coéquipier Romain Sazy, qui a partagé douze saisons avec lui, ne cache pas son admiration. Extrait :
Quelque part, il est surhumain, avec son profil atypique. Il enchaîne les matchs en s’engageant toujours au maximum. Et puis, il amène énormément hors terrain. Il est toujours positif. Jamais il ne fait la tête. Aussi, il n’est pas du genre à s’économiser, même un peu blessé. C’est plutôt le gars qu’il faut freiner.
Avec son mètre quatre-vingt-dix-sept et ses 145 kilos, Uini Atonio incarne un atout redoutable pour les Bleus.
Son impact physique est un cauchemar pour les adversaires explique l’ancien deuxième ligne. Extrait :
Quand il met de l’impact à La Rochelle avec Skelton derrière lui, ou en équipe de France, soutenu par Meafou, ça provoque une décharge pour l’adversaire, croyez-moi. Et c’est le genre de sensation que je ne veux pas connaître.
Indispensable et sans véritable successeur, Uini Atonio continue de marquer son époque. Reste à savoir combien de temps encore le pilier rochelais pourra tenir son rang au plus haut niveau.