Le XV de France a marqué l’histoire du Tournoi des Six Nations en atteignant la barre des 30 essais inscrits, un record jusque-là détenu par l’Angleterre depuis 2001.
Sans livrer sa prestation offensive la plus éclatante face à l’Écosse, les Bleus ont assuré l’essentiel en décrochant le bonus offensif, symbole d’une évolution marquante dans leur jeu. Dans ses colonnes Midi Olympique analyse cette évolution.
L’entraîneur des Bleus, Fabien Galthié, s’est félicité des progrès réalisés sur le plan offensif. Extrait :
On sent qu’on pose des problèmes à nos adversaires. Sur le plan offensif, on a touché du doigt pendant cette compétition quelque chose qui nous a permis de déséquilibrer les défenses.
Ce succès repose sur une approche renouvelée du jeu, où la puissance des avants et les longues séquences de possession ont remplacé la stratégie de dépossession privilégiée auparavant. Depuis novembre, les Bleus s’adaptent à un arbitrage plus strict sur les phases de contestation au sol et misent sur un banc renforcé en avants pour maintenir leur intensité.
Les chiffres témoignent de cette transformation : alors que 60 % des essais français sous l’ère Galthié provenaient d’actions éclairs de moins de 30 secondes, ce ratio s’est inversé en 2025. Désormais, 60 % des essais sont marqués après plus de 30 secondes de jeu, et 30 % après une minute ou plus.
L’arrière Thomas Ramos savoure cette évolution et souligne la richesse du répertoire offensif tricolore. Extrait :
Ça vous plaît, non ? Et bien, à nous aussi… On a des joueurs qui aiment avoir le ballon dans les mains, que ce soit devant comme derrière, des gars capables de faire énormément de différences individuellement. Si bien qu’on a construit un à un système de jeu qui est dur à lire, je pense, pour nos adversaires.
La force des Bleus réside dans la variété de leurs options offensives, notamment grâce à des avants capables d’enchaîner les passes et d’exploiter pleinement les cellules de jeu placées au centre du terrain. Cette fluidité offensive s’appuie aussi sur les principes du jeu en “black”, qui repose sur un jeu au ras ultra-efficace dans les zones de marque.
Si cette attaque impressionne, certains estiment que les adversaires des Bleus auront le temps de s’adapter d’ici la Coupe du monde 2027.
Fabien Galthié garde la tête froide. Extrait :
Il faut avoir beaucoup d’humilité par rapport à ça. Dans notre sport, tout va très vite. En fonction de l’évolution des règles, de ce que les attaques ou les défenses proposent, les rapports de force changent.
Pas d’euphorie donc, mais une réflexion tactique aboutie, menée par William Servat et Patrick Arlettaz, qui ont su bâtir un système en parfaite adéquation avec les qualités de cette génération dorée.