Un nouveau coup dur pour Antoine Dupont. Le demi de mêlée emblématique du Stade Toulousain et du XV de France, âgé de 28 ans, se retrouve une nouvelle fois confronté à une rupture des ligaments croisés. Une épreuve de taille, mais qui pourrait à terme se transformer en opportunité pour lui permettre de revenir encore plus fort.
« C’est un joueur qui souffre. Ces blessures au genou sont très douloureuses et complexes à réparer. »
C’est par ces mots que Fabien Galthié, sélectionneur du XV de France, a dévoilé l’état de santé du joueur lors d’une intervention sur France Inter le 17 mars dernier. Une blessure contractée le 8 mars lors du match face à l’Irlande, durant le Tournoi des Six Nations, qui s’est révélée aussi grave que redouté : rupture du ligament croisé antérieur du genou droit, avec atteinte du ligament collatéral et du ménisque interne.
Lundi 24 mars, Antoine Dupont a été opéré à la clinique Médipole Garonne de Toulouse, établissement réputé dans ce domaine, où Cyril Baille était passé avant lui en juin 2024. L’intervention marque le début d’un long processus de rééducation.
Un défi qu’il a déjà relevé
Ce n’est pas la première fois qu’Antoine Dupont doit faire face à une telle épreuve. En 2018, alors qu’il venait tout juste d’intégrer le Stade Toulousain, il avait connu la même blessure. Plutôt que de se laisser abattre, il en avait profité pour affiner son jeu. « J’en profite pour corriger tous les petits défauts que je n’ai pas forcément le temps de travailler pendant la saison, » confiait-il alors dans un documentaire de Canal+. Une vision partagée par son entraîneur Ugo Mola : « Une blessure comme ça l’oblige à bosser des choses qu’il n’avait pas bossées : sa passe, sa vision du jeu… »
Depuis l’été 2023, Antoine Dupont a enchaîné les rencontres à un rythme effréné : 41 matchs en rugby à XV avec Toulouse et les Bleus, auxquels se sont ajoutées 22 rencontres de rugby à VII en préparation des Jeux olympiques de Paris. Une cadence soutenue, malgré un emploi du temps ajusté pour optimiser ses périodes de récupération.
Simon Barrué-Belou, docteur en sciences du sport et ancien coordinateur médico-physique du Stade Toulousain, s’est confié via La Dépêche :
« Notre travail dans les staffs, à travers la calibration de la charge d’entraînement et l’identification des facteurs de risque, est de réduire le risque de blessure au minimum. Mais il y a aussi une part que l’on ne peut pas maîtriser, qui est aléatoire. »
Un retour en force attendu
Vincent Clerc, lui aussi passé par cette douloureuse épreuve à 28 ans, se montre confiant quant aux capacités de Dupont à retrouver son meilleur niveau.
Il s’est confié via La Dépêche :
« Certes, on n’a pas le même âge, pas la même faculté de récupération que lors de notre première rupture. Mais il y a ce défi de montrer que même si ce sont des blessures pénibles, on en revient très bien, je sais de quoi je parle. Je n’ai donc pas d’inquiétude quant à la capacité d’Antoine à revenir à son meilleur niveau. »
L’objectif est clair : une rééducation efficace et minutieuse pour revenir au sommet. Un délai estimé entre six et neuf mois avant de refouler les terrains. Le chemin sera long, mais s’il y a bien un joueur capable de transformer cette épreuve en tremplin, c’est bien Antoine Dupont.
Confiance totale dans l’investissement total d’Antoine dans sa rééducation pour revenir le plus vite possible avec précaution sur le Stade.