Dimitri Yachvili a donné un long entretien au Midi Olympique.
Il se confie notamment sur l’Equipe de France et sur les joueurs qu’il souhaite voir jouer en Bleu. Pour lui, pas de doute au poste de demi de mêlée, Morgan Parra et Baptiste Serin ont un temps d’avance sur Antoine Dupont : “Je me rapproche plus d’un Parra ou d’un Serin. Antoine Dupont a des capacités physiques incroyables mais moi, je n’attends pas d’un numéro 9 qu’il traverse le terrain ou casse des plaquages. Chez les All Blacks, on ne voit pas beaucoup Aaron Smith aller défier la ligne adverse ou traverser le terrain. Chez eux, le système de jeu fait que le numéro 9 est un éjecteur, un accélérateur de jeu, un leader. Moi, j’attends d’un demi de mêlée qu’il fasse gagner
son équipe par son sens stratégique et, de ce que je vois à Clermont, Morgan Parra est capable de le faire.”
Il estime d’ailleurs que Dupont s’est blessé en essayant de faire la différence tout seul : “J’aimerais que Dupont soit plus gestionnaire, plus collectif. Ça lui a d’ailleurs joué des tours puisque sa dernière blessure au genou – et j’en suis navré pour lui – est survenue à la suite d’un surnombre mal joué de sa part. Il cherchait la solution individuelle plutôt qu’à décaler un coéquipier.”
Plaidant pour un rugby d’évitement, Dimitri Yachvili n’est pas forcément fan de voir un Mathieu Bastareaud titulaire avec les Bleus. Pour lui ce genre de gabarit n’a plus sa place au niveau international : “J’aime le bonhomme Bastareaud. Son état d’esprit est irréprochable. Mais je le sens bridé en équipe de France, pas vraiment maître de son rugby. Avec Toulon, il est moins tourné sur le défi physique. Chez les Bleus, il se réfugie systématiquement dedans. […] Les gros physiques n’ont plus leur place dans le rugby international, surtout derrière. J’ai assisté récemment à Exeter – Castres. Les Anglais sont des athlètes : pas un kilo en trop, tous secs ! Pourquoi ? Mais parce que leur jeu, calqué sur le rugby international, demande une multiplication des courses, de la vitesse.”