Avant de devenir le futur sélectionneur du XV de France, Fabien Galthié sera l’adjoint de l’actuel, Jacques Brunel, jusqu’à la Coupe du monde à l’automne, une nomination qui va changer la physionomie du groupe et la préparation physique.
« Chacun peut donner son avis. Moi, je tranche et cela va rester pareil », affirmait Brunel dans un entretien à Sud Ouest lundi, avant de confirmer l’arrivée de l’ancien entraîneur du Stade Français (2004-2008), de Montpellier (2010-2014) et de Toulon (2017-2018), mardi sur le site de la FFR.
Mais en fin d’entretien, le Gersois évoque la possibilité de retenir « des joueurs nouveaux ou différents » pour le Japon (20 septembre – 2 novembre). Un indice que « l’oeil nouveau » apporté par l’ancien demi de mêlée des Bleus (50 ans, 64 sélections entre 1991 et 2003) pèsera lourd au moment de rendre la liste définitive de 31 sélectionnés le 2 septembre.
Officiellement, Galthié apportera donc « sa vision » et « s’occupera surtout de l’animation collective ». Les autres adjoints, Sébastien Bruno (avants), Julien Bonnaire (touche) et surtout Jean-Baptiste Elissalde, l’entraîneur des trois-quarts qui pouvait se sentir menacé par Galthié, « gardent leurs prérogatives », insiste Brunel. Qui confirme également l’arrivée du préparateur physique Thibault Giroud, amené par Galthié qui l’avait déjà fait venir à Toulon.
Objectif 2023 avec le Mondial en France
Bobsleigh, football américain puis rugby : Giroud présente un profil atypique d’ancien sportif et a fait l’unanimité partout où il est passé comme entraîneur, misant sur l’individualisation et l’intensité de la préparation physique.
Galthié et Giroud vont donc forcément apporter leur patte au programme estival des Bleus, qui comprend trois blocs : une première partie à Marcoussis (fin juin – mi juillet), deux stages sur la Côte d’Azur et en Espagne (mi juillet – mi août) puis trois matches préparatoires face à l’Écosse, deux fois, et l’Italie.
Il est difficile de croire que Galthié, reconnu pour ses qualités de technicien mais aussi pour son relationnel complexe avec les joueurs, n’aura pas de « rôle prépondérant », comme le soutient Brunel, dans le choix des joueurs, alors qu’il sera seul à la barre sitôt les Bleus éliminés.
Chez les trois-quarts centres, la présence de Geoffrey Doumayrou, parti de Montpellier en 2012 en raison d’un différend avec Galthié, parait compromise. Au contraire de celle de Mathieu Bastareaud, à qui Galthié avait fait confiance en le nommant capitaine à Toulon.
Son intégration en tant qu’adjoint est une aubaine pour lui. Si ses compétences doivent apporter un plus aux Bleus, Galthié ne sera pas tenu responsable d’un échec. Et il aura six mois pour s’acclimater à son nouvel environnement, et peut-être lisser ce côté cassant que nombre de ses ex-joueurs lui reprochent.
Son staff, quasiment constitué (Giroud et Laurent Labit officialisés, William Servat, Karim Ghezal et Shaun Edwards en bonne voie), a fière allure et la nouvelle génération de joueurs, portée par les trois-quarts toulousains (Romain Ntamack, Antoine Dupont, Thomas Ramos) est prometteuse.
Et au bout, il y a, en 2023, un Mondial organisé en France pour lequel les Bleus n’auront pas le droit à l’erreur.
DOUMAYROU : « IL N’Y A PAS DE SOUCI »
Le centre international de La Rochelle Geoffrey Doumayrou, parti de Montpellier en 2012 en mauvais termes avec Fabien Galthié, n’a « pas de souci » avec ce dernier, a-t-il déclaré mardi. « On s’est revu plusieurs fois, il n’y a pas de souci », a indiqué le Rochelais. « Si je dois y être, tant mieux. Si je n’y suis pas, tant pis. Si c’est sportivement ou extra-sportif, on me l’expliquera et je l’accepterai de toute manière», a-t-il relativisé.