Le manager de Clermont, Franck Azéma s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique de ce lundi.
Le coach de la formation Auvergnate est revenu sur la saison 2017 / 2018 très compliquée vécue par l’ASM. Il revient en détail sur cette période qui a été difficile à vivre. Extrait:
“Ça a été une année douloureuse mais, quelque part, ce genre de périodes est intéressant dans une carrière car ça te montre comment tu traverses les épreuves : est-ce que tu t’effondres, est-ce que tu as encore la grinta ? C’est révélateur aussi du caractère d’un groupe, d’un club. Ce qu’on essaye de cultiver comme identité, autour de la franchise et de la transparence, c’est ce qui nous a permis de rester solidaires et de pouvoir rebondir derrière. Ça a induit une vraie remise en question. Moi le premier. Je me suis posé plein de questions : est-ce que je laisse suffisamment de place à mes collaborateurs, est-ce qu’ils sont trop exposés, est-ce que ma relation avec les joueurs est la bonne ? Il y a eu un travail énorme du staff médical sur les data, à tous niveaux : le sommeil, la récupération, les voyages, la nutrition… Il n’y avait pas un seul facteur qui pouvait expliquer notre situation. Il fallait trouver comment se protéger. Le retour des joueurs a été important, aussi. Ils sont responsables car ils sont sur le terrain et nous sommes fautifs car c’est notre mission de leur créer les bonnes conditions. Tout le monde a joué le jeu, a dit ce qu’il ne comprenait pas. Les mecs ont demandé une exigence différente sur des points particuliers et nous aussi en retour. Le tout a permis d’établir un nouveau projet.”
Lors de cette saison 2018 / 2019, il savait que si son équipe n’était pas dans les clous au mois d’octobre, il aurait été licencié. Extrait:
“À partir du premier jour où j’ai entraîné, j’ai eu conscience que tout pouvait s’arrêter subitement. Ça a été clair. J’ai eu une discussion avec Éric de Cromières sur le sujet : si l’équipe n’était pas dans les clous en octobre, une tête allait tomber et c’était la mienne. Ça aurait été normal. Je ne me suis pas mis la pression tous les jours en pensant à ça. Mais je savais que ça pouvait arriver. J’étais bien entouré et, surtout, les gens ont continué de croire en ce qu’on faisait. Au moins, si ça n’avait pas marché, je serais tombé avec mes convictions. À partir de là, il n’y a pas de regrets à avoir.”
Pour conclure, Franck Azéma remercie ses dirigeants de lui avoir fait confiance et de lui avoir laissé le temps de repartir de l’avant. Extrait:
“C’est ce qui fait la force de Clermont. On voit quand même que de plus en plus de clubs se disent que, peut-être, la solution est de laisser du temps aux entraîneurs pour construire. Éric de Cromières aurait légitimement pu dire : « Ça ne se passe pas bien, on est en perte, il faut changer tout de suite. » Dans un sens, il a été courageux en disant : « On reste comme ça. » Alors qu’il a dû être sollicité, on lui a sûrement conseillé de changer… Il a gardé le cap et, à la sortie, sa façon de faire a été récompensée cette année. Ce ne fut pas la réussite d’Azema mais celle de tout un club. Et il en est à la barre.”