Suite au contrôle positif du troisième ligne du Stade-Français Hendré Stassen à la testostérone, le consultant rugby et ancien rugbyman Mathieu Blin a poussé un gros coup de gueule.
Il tient à prévenir du danger du dopage dans le rugby et dans le sport en général.
A lire ci-dessous:
“Le dopage est un fléau!!!
Lorsque l’on parle de dopage, on imagine une organisation machiavélique, collective et scientifique. ET ON A RAISON!!!
Mais le dopage est PIRE encore, car il peut être , individuel, sauvage et artisanal. Arrive alors vite, très vite, le sujet des compléments alimentaires!!
Le rugby français a prit du retard concernant l’athlétisation car il s’est focalisé sur l’hypertrophie. Vouloir avoir de gros muscles et prendre de la masse. Faire comme l’Angleterre en 2003 ou l’Afrique du Sud en 2007!! C’était il y a 16 et 12 ans!!
Mais ce sport demande finalement, de répéter des séquences de jeux à très hautes intensités et c’est bien le rapport poids/puissance, donc l’utilisation de la vitesse, qui est à développer. Être le plus « libre de faire le bon choix », dans un rapport espace/temps réduit!
La prise de masse, en plus de faire prendre du poids souvent peu ou pas qualitatif, fragilise toutes les « accroches », les tendons et ligaments et fragile les muscles et les articulations.
Il ne faut pas oublier, que tous les impacts reçus lors d’un entraînement ou d’un match, sont autant de micros saignements qui « abîment » le corps et demandent un temps de récupération, obligatoire! C’est coups répétés sur un corps d’apparence solide mais souvent, trop sollicité, abîment également. D’ailleurs, la récupération est une étape fondamentale de la performance.
Les compléments alimentaires sont au départ « utiles », pour assurer à l’organisme des sportives-fs, l’apport nutritionnel nécessaire en lien avec la dépense énergétique réalisée. Recomposer et alimenter en « carburant » l’organisme, après des efforts. Cette dépense énergétique varie selon la filière physiologique utilisée lors d’un exercice. Différents types d’efforts existent, donc différents besoins nutritionnels sont nécessaires.
Mais l’alimentation NORMALE/CLASSIQUE, si elle est bien expliquée et que l’on montre combien il est facile d’y mettre les aliments qui répondent à ces besoins énergétiques, SUFFIT!!!
Ce sont des cours de cuisine et des menus types et faciles à composer que l’on doit apprendre à faire faire, à nos joueuses et joueurs.
Un petit détail pratique quand même…. Oui, pour celles et ceux qui s’entraînent plusieurs fois dans une journée, il est important de réfléchir au temps entre chaque séance, pour laisser la place à la digestion, donc à la possibilité de mobiliser l’organisme pour la séance à venir.
Revenons aux compléments alimentaires, les « protes » comme on dit!!!
Le plus important à SAVOIR, c’est que la consommation de compléments alimentaires fait porter un risque IMMENSE, car leur achat, celui que trop de personnes font, amateurs comme professionnels, sur INTERNET, en écoutant une préconisation d’un ami ou d’une personne non qualifiée, est TERRIBLE! Car cette façon de faire, ne protège en rien l’acheteuse/eur, d’un complément vérolé et pourri DE PRODUITS DOPANTS!!!
Il n’y a QUE les produits labellisés qui peuvent ÉVENTUELLEMENT être utilisés!! Car ceux qui marchent TROP BIEN, sont ceux qui sont CONTAMINÉS!!! Alors assurez vous, si vous consommez des compléments alimentaires, que ces références soient respectées!
En voici des exemples (a vérifier): HACCP, l’ISO 22000 et la GMP / BPF…
Mais pour les plus jeunes, pour celles et ceux en pleine puberté, pour cette jeunesse en plein développement et dont l’organisme n’est pas encore mature, INTERDICTION d’utiliser ces compléments! C’est d’ailleurs une très bonne initiative prise par les instances du rugby français que d’interdire au moins de 18 ans, la prise de compléments!!
L’éducation autour d’une alimentation saine, le temps prit pour justement se préparer un repas équilibré sont autant d’étapes participant à savoir prendre le temps et faire les choses dans l’ordre.
Il faut enfin rappeler que la plupart des compléments absorbés, partent dans l’urine et ne servent strictement à rien!
Sinon de solliciter trop fortement les reins, qui se voient imposer une filtration de trop de « produits », en même temps. Ils se fatiguent et se fragilisent eux aussi.
BREF, les dangers encourues par la prise de produits « extérieurs », le fantasme des shakers magiques, l’idée d’une réussite démultipliée, la soif d’une réussite finalement « fausse et éphémère », sont autant de risques qui doivent être identifiés, expliqués, prévenus et répétés, pour que notre jeunesse, celle-là même qui deviendra adulte, soit protégée.
Beaucoup de clubs font très attention à tout ça. Des réunions d’informations et d’explications sont prodiguées dans les centres de formations ou les groupes professionnels.
Mais ce fléau fait encore courir trop de risques à trop de monde! Les instances du rugby français doivent mettre en place une campagne de prévention de très grande envergure pour lutter encore et encore contre le dopage.
La prévention sera longue, à répéter sans relâche car nous sommes trop nombreux à entendre les plus jeunes, tellement jeunes parfois, vouloir prendre de la masse, vouloir avoir des shakers, faire comme les grands! D’ailleurs, trop d’éducateurs, d’entraîneurs, de personnes extérieurs font référence à ce besoin de prendre de la masse!
Mais souvent, sans connaître exactement de quoi il s’agit et ce à quoi ça correspond. Eux aussi doivent être accompagnés et formés.
Ne nous mentons pas, on entend et on voit ça partout!!! Ça touche tout le monde et je le redis, amateurs comme professionnels.
C’est un combat collectif qui est à mener. C’est un combat fédérateur. Et même si il est important de rappeler que très peu de cas de dopages dans le rugby sont avérés, même 1 seul, est et sera toujours 1 de trop.
Mais c’est n’est pas le cas de dopage qui importe!! C’est la femme ou l’homme qui se trouve derrière ce « cas ». Bien sûr, la responsabilité individuelle est importante et il n’est pas question d’ôter la faute à celle ou celui qui se doperait. Des sanctions doivent exister. Mais l’on sait trop, combien un « système », peut être une des causes d’un comportement déviant!”