Le nouveau propriétaire du Rugby Club Toulonnais, Bernard Lemaître s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique de ce lundi pour évoquer son quotidien au sein du club Varois.
Ce-dernier a notamment expliqué avoir été obligé d’investir environ 18 millions d’euros en l’espace de quelques mois.
Selon lui, il a clairement évité au Rugby Club Toulonnais de mourir car la situation financière était catastrophique. Extrait:
« Si j’ai été obligé d’investir des sommes considérables en 18 mois, c’est justement pour éviter au RCT de mourir. Quand j’ai investi pour permettre le démarrage du projet centre d’entraînement, j’ai procédé à un audit sans prendre la mesure de la situation… Le club a connu un train de vie très élevé, mais avec un niveau de ressources également élevé. Tout d’un coup, les ressources ont baissé à cause des résultats, pendant que club continuait de vivre au même rythme. C’est ce qu’on appelle l’effet ciseau : les dépenses sont stables et les ressources baissent. Ça a créé un déficit. »
De son côté, le président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal n’a pas manqué de lui répondre lors d’un entretien accordé au quotidien régional La Provence.
Il n’est pas d’accord avec les propos du nouveau propriétaire du RCT et dévoile ses vérités. Extrait:
« C’est faux. J’avais les moyens nécessaires pour passer les deux mauvaises années. Par contre il n’y aurait pas eu le recrutement qu’il y a eu cette saison. J’ai encore un petit capital et j’aurais pu couvrir les manques. Mais j’aurais sans doute dû vendre deux ou trois joueurs et on ne serait pas troisième du Top 14. Mais j’avais des solutions. Cela m’aurait fait méchamment remettre la main à la poche, je le reconnais. Je ne pouvais plus assumer les besoins du club sans attaquer mon patrimoine familial. Mais je n’aurais pas laissé mourir le club. Jamais. J’avais aussi une offre d’investisseurs qui m’aurait permis de gagner beaucoup plus d’argent. C’est un choix. »
Selon Mourad Boudjellal, Bernard Lemaître veut apparaître comme le sauveur du Rugby Club Toulonnais. Extrait:
« Je pense qu’en disant ça, Bernard Lemaître veut apparaître un peu comme le sauveur car il n’a pas d’histoire. Mais il en aura une. Il a mis beaucoup d’argent dans le club, mais il a seulement payé tout ce que j’ai mis en place : 12 millions de partenariats, quelques millions de produits dérivés, plus de 7 millions de billetteries, le bail emphytéotique sur 5 hectares où se construit le nouveau centre d’entraînement où la pièce la plus visitée sera la salle des trophées, la lumière dans les médias… Tout ça, ce n’est pas gratuit. »
Malgré tout, Mourad Boudjellal explique ne pas en vouloir à Bernard Lemaître pour ses propos parfois durs. Extrait:
« Bernard était là pour m’aider et être dans l’ombre, car ce n’est pas un homme de la lumière. Il s’est adapté. Il est comme tous les gens qui ont réussi à très haut niveau dans un relatif anonymat; au bout d’un moment ils ont besoin de reconnaissance et c’est légitime, ça ne me dérange pas. Il a un parcours de vie qui force le respect. Le sport a cette particularité de mettre en avant des parcours de vie que d’autres domaines n’ont pas. Il a envie d’en profiter et je le laisse faire. Je lui donne parfois quelques conseils, il est comme moi au dé-but où j’ai été ébloui par ça. »