Le président du club de Montpellier, Mohed Altrad s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique de ce vendredi pour évoquer la crise financière au sein du rugby Français et plus précisément celle impactant le MHR.
Dans un premier temps, le patron du club Héraultais indique que la situation financière au sein du club Montpelliérain est mauvaise.
Il précise qu’il devra une nouvelle fois injecter de l’argent pour boucher le trou. Extrait:
“Notre situation est celle de tous les clubs : mauvaise. Heureusement, nous n’avons pas eu à déplorer de malade. Le protocole de reprise prend forme mais financièrement, le MHR souffre. Avant l’apparition du Covid, les capitaux propres des clubs de Top 14 et Pro D2 étaient comme chaque année proches de zéro. Il n’y a aucun bout de gras, aucun bénéfice… De mon côté, je vais peut-être devoir injecter de l’argent une fois de plus pour boucher le trou qui se dessine. Au bout du bout, je regrette que mes messages à la Ligue n’aient jamais été entendus.”
Il tacle ensuite la Ligue Nationale de Rugby. Il se demande si son fonctionnement est réfléchi. Extrait:
“Nous traversons la crise économique et sociale la plus importante depuis le krach de 1929. Aussi, toutes les organisations sur terre cherchent aujourd’hui à se doter d’une raison d’être : quelle est ma vocation ? Pourquoi suis-je là ? Ai-je les moyens de m’assumer ? Le rugby en France fait-il cet effort ? Que cherche-t-on aujourd’hui au niveau de la Ligue ? À trouver des solutions financières pour passer la crise et revenir à une situation normale, me dit-on ! Mais je vous le dis : la « situation normale » que l’on nous promet pour demain n’aura rien de différente avec celle que l’on vit aujourd’hui, en pleine pandémie. Ou alors, elle sera à peine mieux… “
Il pointe ensuite du doigt le coût de fonctionnement de la Ligue qui fait appel à de nombreux prestataires extérieurs. Extrait:
“Prenez le coût de fonctionnement de la LNR. Cette institution, qui emploie beaucoup de personnel et fait appel à des prestataires extérieurs, a des frais de conseils, d’avocats, de déplacement, de bouche, de communication, de marketing… alors qu’elle n’a pas de recettes propres. Entre 2012 et 2018, le budget de la LNR a augmenté de façon considérable, soit de presque 6,4 millions d’euros : alors qu’elle gère toujours trente clubs ! Et je ne parle même pas de l’acquisition d’un immeuble pour plusieurs millions d’euros.”
Pour conclure, Mohed Altrad conseille à la LNR de réduire son train de vie, tout simplement. Extrait:
“Moi, je crois d’abord qu’il faudrait réduire le train de vie de la LNR. Et puis, une partie du travail effectué à la Ligue pourrait être réalisée par les clubs eux-mêmes. Les économies seraient conséquentes. Aujourd’hui, on doublonne, on perd du temps…”