Le directeur général de la Ligue Nationale de Rugby, Emmanuel Eschalier s’est confié lors d’un entretien accordé au journal L’équipe.
Ce-dernier rappelle dans un premier temps que les clubs et la LNR sont fortement touchés par la crise du moment. Extrait:
“Les clubs sont fortement impactés. S’agissant uniquement de la Ligue Nationale de Rugby, les conséquences financières seront fortes avec un déficit comptable estimé de l’ordre de 15 millions d’euros sur un budget initial de 150 millions d’euros.”
Il rajoute que les joueurs devront forcément consentir à une baisse des salaires pour éviter que les clubs ne baissent le rideau. Il rappelle que la DNACG a préconisé une baisse de 30% des salaires pour les joueurs du Top 14. Extrait:
“Il faudra forcément consentir à une baisse du salaire des joueurs, des encadrements et de l’ensemble des acteurs. L’appréciation doit se faire au niveau de chaque club puisque l’enjeu est d’équilibrer le niveau des charges avec le niveau des revenus. Lorsque les discussions collectives se sont engagées, les syndicats ont souhaité faire appel à une expertise indépendante. La DNACG a donc fait part de son analyse et elle considère qu’en l’état, le niveau d’ajustement à réaliser à la baisse sur la masse salariale est de moins 30 %. Comme les engagements étaient déjà pris à plus de 90 %, la taille de l’effectif étant déjà largement constituée, il faut que le niveau des rémunérations soit ajusté. Cette baisse des salaires adaptée à la situation de chaque club est une nécessité. Il faudra en passer par là. D’autant que se profile un autre risque qui ne fera qu’aggraver la situation des clubs : on ne repartira sans doute pas dans les conditions d’accueil du public qui étaient les nôtres avant le déclenchement de la crise sanitaire.”
Pour conclure, Emmanuel Eschalier confirme que si la saison 2020 / 2021 devait débuter à huis clos, sans aides de l’Etat, les clubs mettrait la clé sous la porte. Extrait:
“Nous avons réalisé les projections les plus rigoureuses possible : l’équation est insoluble. Il faudra donc, en plus des efforts consentis par les acteurs du rugby eux-mêmes, un soutien massif des pouvoirs publics. J’insiste : ce sera en complément des mesures de responsabilités mises en oeuvre en interne. Il faudra que le rugby soit accompagné. Si ce n’est pas le cas, ce serait une catastrophe culturelle, sportive, économique et sociale.”