L’ancien joueur du Top 14 et désormais président de Provale, Robins Tchale-Watchou s’est confié via le journal L’équipe pour évoquer le racisme au sein du rugby Français.
Ce-dernier indique avoir connu une forme de racisme lors de son arrivée en Auvergne en 2005, lorsqu’il défendait les couleurs du club d’Aurillac.
Il affirme que les gens ont été choqués de voir qu’un noir pouvait bien parler la langue de Molière. Extrait:
“Malheureusement, notre famille est à l’image de la société, composée de gens parfois obtus, qui ont peur de la différence. On a fait peser sur Olivier Missoup un sentiment de susceptibilité. Contrairement à lui, je n’ai pas fait d’école de rugby en France, cet apprentissage initiatique qui doit faire prendre conscience à tous qu’à part le taux de mélanine, nous ne sommes finalement pas différents. Ma chance à moi, mon privilège, ce sont les rencontres humaines. Je suis arrivé en Auvergne où les gens n’avaient jamais vu un noir, des gens choqués par le fait que je puisse manier la langue Molière, alors que j’ai chanté nos ancêtres les Gaulois à l’école maternelle. J’étais une incongruité, mais je mangeais la truffade, alors… Je peux concevoir qu’il y ait des gens qui aient peur de la différence. Mais je ne peux concevoir ces comportements méchants et inhumains à cause de cette différence. Le vivre ensemble se construit, il ne se décrète pas. Aussi longtemps que l’on acceptera qu’il y ait des discriminations, que l’on sera impassible ou pire, indifférent à de tels actes, alors le résultat sera le même. Nous devons nous indigner à tout ce qui porte atteinte à l’être humain. Ça fait un petit moment que le discours haineux s’est libéré dans notre pays. La mort de George Floyd m’a fait mal, elle m’a touché. Je l’ai vécue avec beaucoup de pudeur, en me demandant comment contribuer à ce que ça n’arrive jamais dans mon boulot.”