L’ancien membre de la Commission d’appel de la Fédération Française de Rugby, Philippe Peyramaure a été le premier démissionnaire le 24 août dernier, suite à l’affaire mêlant le président de la FFR Bernard Laporte à Mohed Altrad, le président de Montpellier.
Ce mercredi, Philippe Peyramaure s’est confié dans les colonnes du quotidien L’équipe afin d’évoquer le sujet sensible.
Ce-dernier a expliqué qu’il n’était pas l’auteur du scandale, mais juste un témoin:
“Ce n’est pas moi qui ai provoqué le scandale. Je n’en suis pas auteur, mais témoin. Ce n’est pas du tout pareil… Cette nouvelle étape, à ce stade, n’est que la suite normale de la procédure administrative déjà mise en oeuvre. Lorsque l’on est juriste et que l’on apprend qu’il existe des liens financiers entre le groupe auquel appartient un club (Altrad) et le président de la Fédération à titre personnel, on n’a pas besoin de réfléchir longtemps : je ne voulais pas être mêlé à cela.”
Il regrette que certains aient tenté de le faire passer pour un menteur:
“Je sors d’une période difficile à vivre. Certains, très peu nombreux, parmi vos confrères, m’ont fait passer pour un menteur ou ont tenté, en vain, de monter contre moi un dossier calomnieux et totalement artificiel. J’ai une vie sociale, et surtout, une vie professionnelle qui en ont pâti. Aucun responsable élu n’a tenté de me joindre pour avoir d’explication sur ma démission, ce qui m’a beaucoup étonné.”
Il qualifie cette affaire d’affligeante pour le rugby français:
“J’aime ce sport et je ne peux être satisfait de voir le rugby concerné par des affaires de cette nature, qui le touchent au plus haut niveau. C’est affligeant, quelles que soient les suites qui y seront portées. En ce qui me concerne, je déduis de cette décision que le témoignage de ce que j’ai constaté, au regard des révélations faites par d’autres, justifie amplement mon choix de démissionner.”
Pour conclure, Philippe Peyramaure rappelle que Bernard Laporte a avoué avoir téléphoné à Simonet pour l’induire dans la décision finale de la Commission d’appel:
“M. Laporte a reconnu avoir téléphoné à Simonet après que l’audience a été levée. En lui-même, ce coup de téléphone pose problème. Au niveau des principes, avec le professionnalisme, les enjeux économiques et financiers qui lui sont liés, accepter des interventions serait mettre en place un système d’une terrible perversité : celui où le plus riche est le plus influent. Ce serait “qui paye commande”. On en viendrait à une insécurité sportive insurmontable car chacun trouvera toujours quelqu’un de plus riche que lui… Si l’on allait dans cette voie-là, ce serait désastreux car beaucoup d’investisseurs honnêtes se retireraient.”