Jacques Brunel a pris la succession de Guy Novès en 2018 après que ce-dernier ait été licencié par la Fédération Française de Rugby.
L’ancien manager de Bordeaux-Bègles est resté à la tête du XV de France pendant deux ans avant de céder sa place à Fabien Galthié.
Lors d’un entretien accordé au Midi Olympique de ce lundi, Jacques Brunel a expliqué avoir retrouvé une vie normale après 32 ans passés dans le monde du rugby. Extrait:
“J’ai tenté de me réhabituer à une vie normale. Vous savez, j’ai quand même passé trente-deux ans dans le rugby, à ne penser qu’à ça, du soir au matin. Il m’a donc fallu retrouver un rythme biologique normal, un rythme plus adapté à celui des gens qui m’entourent. Mon corps a été habitué pendant des années à se lever à 6 heures du matin, se coucher tôt le soir et regarder des matchs le dimanche… Ce rythme anormal, j’ai donc dû le changer, le stabiliser. Et j’ai profité de cette longue période pour faire tout ça.”
Il concède dans la foulée que ses deux années passées à la tête du XV de France ont été quelque peu compliquées pour plusieurs raisons.
Par exemple, il indique que les choix à certains postes étaient beaucoup trop limités pour pouvoir être performant. Il estime que les joueurs étrangers étaient beaucoup trop présents en Top 14 et ne permettaient pas aux joueurs français de s’imposer. Extrait:
“Elles ont été un peu difficiles, oui. En fait, il y eut deux problématiques. D’abord, les choix étaient trop limités à certains postes : il y avait trop peu de joueurs au poste de pilier droit, troisième ligne centre ou arrière. Les étrangers monopolisaient ces positions-là et, dieu merci, on a aujourd’hui retrouvé la raison par rapport au recrutement hors de nos frontières. Ensuite, et c’est la discussion que j’ai eue avec mon successeur, il me fut très difficile de maintenir une stabilité dans l’équipe et notamment au niveau de la charnière. Pour différentes raisons, les blessures en font partie, je n’ai jamais pu maintenir la même.”
Aussi, il affirme que les joueurs qu’il avait choisi se sont souvent blessés et n’ont jamais vraiment pu enchaîner les matches avec le XV de France pour s’installer dans la durée. Extrait:
“Tous ces joueurs que j’avais placés au début de mon mandat se sont blessés. J’ai dû changer et changer à nouveau, à tel point qu’un jour où je me rendais au Racing pour m’entretenir avec des internationaux, Dan Carter m’a dit : « Jacques, arrête de changer ta charnière, enfin ! » Je lui ai répondu que je n’avais pas d’autre choix. […] Aujourd’hui, je constate que cette stabilité aux postes clés existe en équipe de France et c’est une bonne chose.”
Pour conclure, Jacques Brunel affirme avoir été attaqué sur les réseaux sociaux lorsqu’il était sélectionneur du XV de France. Extrait:
“Aujourd’hui, les réseaux sociaux permettent aux plus extrêmes de lâcher tout ce qu’ils ont en eux. Tout ça n’est pas raisonnable. […] Moi, j’ai essayé de me préserver de ça. Mes proches, en revanche, n’avaient pas la même capacité à s’extraire du contexte. Ils en ont souffert davantage.”