Victime d’une encéphalopathie chronique traumatique en raison de commotions cérébrales à répétition, Stéphane Delpuech explique comprendre les difficultés rencontrées par ces joueurs.
Cependant, il ne se voit pas attaquer World Rugby à leurs côtés. Il rappelle avoir vécu de cette passion pendant de nombreuses années, même si au final, c’est cher payé. Extrait:
“Je me reconnais, oui. De là à aller en justice… C’est délicat. Je suis partagé. Il est certain que les joueurs de ma génération ont été moins protégés que ceux d’aujourd’hui. Mais à l’époque, personne n’avait le recul suffisant. On m’aurait dit d’arrêter à cause des commotions, je n’aurais pas compris. Je peux comprendre ces joueurs demandent réparation, mais ce serait très compliqué pour moi d’attaquer. J’ai quand même vécu de ma passion… Mais c’est cher payé. Parce qu’aujourd’hui, je peux vous assurer que j’en chie grave.”
Stéphane Delpuech ne manque pas d’énumérer les nombreux symptômes dont il est victime depuis l’arrêt de sa carrière suite à ces commotions cérébrales à répétition. Extrait:
“J’ai une jambe qui se dérobe quand je marche, et j’ai des sautes d’humeur pour rien, ça monte, ça monte, et je peux péter les plombs. J’évite les chocs, les vibrations, je ne cours plus, sinon ça crée des maux de tête. J’oublie des choses : les clés, fermer la porte. Parfois, des gens me saluent dans ma ville, mais impossible de les remettre. Je vois une orthoptiste, elle m’aide à faire de l’imagerie mentale. Par exemple, pour mon code de carte bancaire, je le visualise sur le clavier. Je peux bricoler une heure ou deux, mais pas plus. Je suis vite fatigué. Je ne supporte plus la pression. Je me sens très rapidement overbooké.”
En 2015, il s’était confié au journal Centre Presse Aveyron et avait indiqué qu’il aurait refait une telle carrière si c’était à refaire. Extrait:
“J’ai vécu le revers de la médaille mais le rugby m’a tellement apporté. J’y ai découvert des personnes extraordinaires, j’ai voyagé dans plusieurs pays, j’ai vécu des moments inoubliables. Et j’en suis fier. Si c’était à refaire, je le referai.”