Il explique notamment avoir reçu des messages de certains internautes sur les réseaux sociaux lui demandant de jouer au football car il avait “le boulard”.
Dans la foulée, il indique penser “ne pas avoir la mentalité de footeux“. Des propos qui peuvent donc laisser entendre que les footballeurs ont une mauvaise mentalité.
Mais dans la foulée, Matthieu Jalibert explique justement apprécier la liberté des “footeux”. Extrait:
“Au rugby, justement, dès que tu fais un truc un peu décalé, on sous-entend que tu as une mentalité de footeux… Une sale mentalité… Sur les réseaux certains m’avaient invité à passer au foot car j’avais le boulard ! Je me souviens aussi qu’en Écosse j’étais blond et j’ai entendu de la part de certains supporters : au lieu de te faire une teinture, concentre-toi sur le rugby ! Alors que ça n’a aucun rapport. C’est simplement une question de style ! Même au club, il ne faut pas trop en faire. Si j’arrive avec les cheveux roses ou violets, je ne suis pas sûr que ce soit parfaitement accepté. On pourrait me dire que je me prends pour un autre. Mais pour en revenir à la question, je ne pense pas avoir une mentalité de footeux. C’est simplement que j’aime cette liberté qu’ont les footeux d’avoir le style qu’il souhaite.”
Ces propos ont fait réagir l’Union Nationale des Footballeurs Professionnels. Celle-ci préfère ne pas renvoyer Matthieu Jalibert dans ses 22 mètres. Extrait:
“Pour bien connaître les « manchots » et leur mentalité depuis plus de soixante ans et avoir toujours pensé qu’un footballeur est avant tout un homme, avec ses qualités et ses défauts, pour avoir conscience et maintes fois dénoncées les images d’Épinal qui collent encore trop souvent à son maillot et tombent les unes après les autres devant l’évidence, l’UNFP pourrait soit taper en touche, soit renvoyer Matthieu Jalibert dans ses 22 mètres, alors qu’il semble être épris de grands espaces et de liberté.
À quoi bon, si ce n’est donner du grain à moudre à ceux qui en font commerce, jouer côté fermé et alimenter une polémique stérile entre deux sports qui n’en finissent pas de se rapprocher, entre des sportifs professionnels qui se connaissent, s’apprécient généralement et vont souvent main dans la main, qui savent les responsabilités qui sont les leurs, notamment auprès des jeunes qu’ils doivent continuer à inspirer.
Par ces temps de crise, ils participent de concert à offrir de la joie, du plaisir et à entretenir les rêves, quand, ensemble parfois, ils ne s’engagent pas pour les autres, n’hésitant pas à utiliser leur notoriété quand cela est nécessaire, y compris pour dénoncer les maux dont souffre notre société.
Cette mentalité-là n’est certes pas le propre des footballeurs, mais elle les caractérise chaque jour un peu plus. Et c’est cette image-là, assumée et conforme à la réalité, que l’UNFP et ses adhérents veulent bien échanger avec Matthieu Jalibert contre celle vieillie, jaunie, qu’on lui a tendue.”