A la 70ème minute de jeu, le joueur Irlandais a été contraint de céder sa place et de réaliser un protocole commotion.
Mais Jonathan Sexton est déterminé à jouer contre le XV de France ce dimanche, malgré cette commotion. Une décision qui inquiète puisque le joueur enchaîne les commotions cérébrales depuis quelques années déjà.
Interrogé via RMC Sport, Jean-François Chermann, neurologue spécialiste des commotions cérébrales fait le point sur la situation.
Dans un premier temps, il affirme que Jonathan Sexton a bel et bien été commotionné contre le Pays-de-Galles. Extrait:
“Pour moi ça paraît évident qu’il y a eu une commotion. On voit qu’il est sonné, qu’il a du mal à se relever. On voit aussi qu’il est énervé, qu’il n’a pas envie de sortir. On sent qu’il y a eu un malaise en tout cas. Après, on n’est pas certain qu’il ait perdu connaissance, qu’il y ait eu un KO. Mais ce n’est pas le problème. Le problème, c’est qu’on sent qu’il y a eu une altération des fonctions neurologiques, ce qui est le propre de la commotion.”
Il l’affirme : Jonathan Sexton prendrait des risques à jouer contre la France. Extrait:
“Mais en tout cas, pour n’importe quelle personne qui a une commotion, il est indéniable qu’il y a un risque à reprendre une activité “traumatogène”, en cas de nouvel impact sur le cerveau qui n’est pas cicatrisé correctement. Il y a un risque aussi de seconde blessure, autre que celle du cerveau. On sait qu’il y a énormément de blessures pour des joueurs qui restent sur un terrain alors qu’ils sont commotionnés, parce qu’ils sont ralentis, qu’ils ne prennent pas les bonnes décisions… Ils peuvent avoir une rupture d’un ligament croisé, une fracture au niveau de l’épaule, ou autre. Donc bien sûr qu’il y a un risque.”
Jean-François Chermann comprend d’ailleurs qu’une titularisation de Jonathan Sexton dimanche contre la France choquerait. Extrait:
“Et je trouve, à la limite, que dans un cas comme celui de Sexton, on pourrait envisager que lorsqu’il y a eu tant de commotions dans les antécédents, on se pose des questions, que justement les joueurs prennent, dans certains cas, la décision de continuer à jouer. Ça leur appartient aussi d’une certaine manière. Parce que parfois c’est compliqué pour nous. Moi je trouve qu’il y a des éléments évidents pour lesquels on interdit aux joueurs de jouer. Un joueur qui est symptomatique, qui a mal à la tête, qui est fatigué, insomniaque, qui a des troubles du caractère, des troubles cognitifs à la suite d’une commotion, il est évident qu’il ne peut pas jouer.”