Arrivé à Montpellier en 2015 dans les valises d’un certain Jake White, alors fraîchement recruté par Mohed Altrad en tant que manager de Montpellier, Nic White a quitté le club Héraultais une saison avant le terme de son contrat.
Dans cet entretien, Nic White n’a pas manqué de dézinguer son ancien club. Il compare et oppose les mentalités des clubs de Montpellier et d’Exeter, deux clubs totalement différents selon lui.
Selon lui, à Montpellier, les joueurs viennent prendre leur argent, font leur job et repartent. Une atmosphère bien différente d’Exeter, un club où il a adoré jouer. Extrait:
“Exeter n’a pas oublié ce que doit être un club de rugby. Au contraire de Montpellier. Montpellier a tout l’argent du monde, est très proche du succès, mais ce sont des gars qui attendent leur chèque, font ce qu’ils ont à faire, et s’en vont. C’était exactement le contraire de ce que vous aviez à Exeter. C’est une équipe professionnelle avec ce sentiment de club amateur. L’une des petites choses que j’ai adorées était de monter à l’étage et de prendre quelques bières avec les mecs, j’ai trouvé que c’était tellement bien.”
Il raconte ensuite une anecdote concernant le président Mohed Altrad qui a refusé de le libérer à l’issue de sa première année de contrat. Extrait:
“Mohed est drôle. Il me fait peur. C’est un homme très puissant. J’ai essayé de partir après ma première année de contrat pour aller à Exeter et il m’a appelé. En France, ils ont une date limite pour composer leurs équipes pour la nouvelle saison. J’ai reçu un coup de fil à 22 heures, il m’a dit: “Je ne peux pas te laisser partir”. La deuxième année est devenue assez tendue. Il m’avait dans son viseur pour l’année suivante, mais j’avais l’impression qu’il y avait toujours un peu de respect entre nous. Et il m’a laissé partir parce qu’ils ont obtenu l’accord de Ruan Pienaar.”
Il évoque ensuite un terrifiant coup de téléphone de Mohed Altrad à Nemani Nadolo pour lui mettre une forte pression à la veille d’un match. Extrait:
“La veille d’un match, je partageais ma chambre d’hôtel avec Nemani Nadolo. Il avait disputé ses deux premiers matches et je crois qu’il n’avait pas encore marqué d’essai. Il reçoit un appel tard dans la nuit, il descend et il est clairement un peu surpris. Il me dit: “Mec, c’était Mohed. Il a dit qu’il avait besoin de me voir marquer des essais, sinon c’est, boum, dehors”. Évidemment, c’était un peu une tactique axée autour de la peur, mais Nemani a marqué trois essais le lendemain. Il a eu une très bonne carrière pour les trois ou quatre saisons suivantes là-bas.”
Nic White conclut en racontant une anecdote assez folle : le jour où Didier Bès, alors entraineur de la mêlée de Clermont, l’avait gratuitement choppé par le cou dans le couloir du Stade Marcel-Michelin. Extrait:
“Lors de ma première saison là-bas, nous gagnions à Clermont à la mi-temps. Le tunnel là-bas est minuscule, et j’ai cogné une épaule de l’entraîneur de la mêlée de Clermont, qui était un ancien joueur de Montpellier. Dans mon pauvre français, je lui ai dit que j’étais complètement désolé. Ce gros type m’a alors attrapé par la peau du cou, boum, contre le mur. J’ai pensé “oh mon dieu, qui est ce type, qu’est-ce que j’ai fait?” Je n’avais absolument aucune idée de ce qu’il disait.
Heureusement, tous les garçons étaient autour de moi et tout s’est arrêté assez rapidement, rien de vraiment grave. Alors que nous sortions pour la seconde mi-temps, j’ai essayé de me faufiler pour éviter ce pu**** d’entraîneur de la mêlée, le jeu s’est arrêté, l’arbitre est venu et lui a mis un carton rouge. C’était fort en émotions mais nous avions battu Clermont.”