Le demi-de-mêlée de Provence Rugby, Ludovic Radosavljevic a écopé de 26 matches de suspension pour ses propos racistes tenus lors d’un match de Pro D2 contre Nevers.
Interrogé à ce sujet dans les colonnes du Midi Olympique, le président du CA Brive, Simon Gillham s’est dit extrêmement surpris par ce dérapage. Extrait:
“Il doit y avoir zéro tolérance pour des propos racistes, homophobes ou sexistes. J’ai été surpris des propos tenus par un joueur qui évolue en Top 14 ou Pro D2 depuis longtemps. D’autant que, quand on joue au rugby, c’est avec des personnes d’origines différentes. Si tu insultes quelqu’un sur sa couleur, tu insultes aussi tes coéquipiers. Pour moi, il n’y a pas de circonstances atténuantes. Tu peux dire « tu es un gros fainéant » mais pas tenir des propos de ce genre, croire que ça va mieux parce que tu tes excusé. Il n’y a pas d’excuse.”
Il regrette d’ailleurs la tolérance dont a fait preuve la Commission de discipline de la Ligue Nationale de Rugby qui a décidé de réduire de moitié la sanction du demi-de-mêlée Aixois car il avait présenté ses excuses. Extrait:
“Zéro tolérance, c’est zéro tolérance. En réduisant la peine de 52 à 26 semaines, il y a quand même une tolérance. Il ne doit pas y en avoir. De façon plus large, nous devons toutes et tous œuvrer pour l’inclusion et la diversité dans le rugby.”
Il l’affirme : le rugby Français doit être extrêmement vigilant et cite plusieurs exemples de propos très limites. Extrait:
“Le rugby doit se battre contre les préjugés. On ne va pas se voiler la face, le rugby est un sport viril, avec un langage masculin, où on joue avec les c… Il faut réfléchir à ce que personne ne se sente exclu. Même dans les réunions de président, il m’est arrivé d’entendre des mots que je ne supporte pas. Quand c’est le cas, je le dis. Mais la réponse de quelqu’un qui émet un propos raciste est toujours : « Tu n’as pas le sens de l’humour. » Il faut être vigilant. Certains stéréotypes peuvent être drôles. Samedi, j’ai entendu trente fois : « Tu dois être content, c’est un temps britannique. » J’ai ri, c’est gentil. Mais d’autres préjugés sont blessants et faux. J’entends parfois que « tous les Fidjiens sont paresseux ». C’est aberrant. Ça veut dire quoi ? Les Fidjiens, à Brive, travaillent dur, envoient l’argent gagné à leur famille. Ce sont des hommes formidables que nous sommes fiers d’avoir avec nous.”
D’ailleurs, Simon Gillham affirme avoir été victime de racisme lors de son arrivée à Brive. Extrait:
“Au début, à Brive et ce n’est rien par rapport à ce qu’il s’est passé à Aix-en-Provence, j’ai reçu des lettres anonymes : «Rentre chez toi, rosbif ». C’est tellement bête… Quand on gagnait, j’étais le plus Corrézien des Anglais. Quand on perdait, ça devenait : qu’est-ce qu’il fout là l’Anglais ? Ce n’est plus le cas aujourd’hui.”